En 1894, un zoo humain était installé au coeur du parc de la Tête d'Or à Lyon

undefined 7 mai 2024 undefined 10h17

Antoine Lebrun

En 1894, Lyon se pare de ses plus beaux atouts pour accueillir l'Exposition Universelle et Internationale. Un événement colossal qui a marqué la ville de son empreinte économique et culturelle, attirant près de 4 millions de visiteurs venus admirer les prouesses industrielles, scientifiques et artistiques de l'époque comme nous le révèle Lyon Demain. Mais derrière les paillettes et les inventions révolutionnaires, se cachait une attraction bien plus sombre : le zoo humain.

Un zoo humain au coeur de Lyon

Installé dans l'écrin verdoyant du parc de la Tête d'Or, le zoo humain de Lyon présentait des hommes, des femmes et des enfants issus des colonies françaises, exposés comme des curiosités exotiques dans des villages reconstitués. Cette pratique, à la fois déshumanisante et raciste, consistait à montrer ces individus sous un jour stéréotypé et primitif, les réduisant à de simples objets de spectacle.

Un spectacle désolant de l'exploitation humaine

Si l'exposition a été un succès en termes de fréquentation, elle a également suscité une vive controverse. Des voix se sont élevées, notamment parmi les intellectuels et les militants anticolonialistes de l'époque, pour dénoncer cette mise en scène dégradante et humiliante. Le zoo humain était perçu comme une manifestation flagrante de racisme et d'ethnocentrisme, renforçant des clichés nocifs sur les « sauvages » des colonies.

Bientôt une plaque commémorative au parc de la Tête d'Or ?

Aujourd'hui, plus d'un siècle plus tard, le débat autour de cette page sombre de notre histoire n'est pas clos. Des associations, à l'instar du collectif Africa 50, militent pour que cette réalité ne soit pas oubliée ou occultée. Christophe Amany, membre du collectif, plaide pour l'installation d'une stèle ou d'une plaque commémorative dans le parc, afin d'éduquer les visiteurs sur ce chapitre peu reluisant de notre passé. Il s'agit de reconnaître ces erreurs pour mieux apprendre de l'Histoire et éviter la répétition de tels actes. Car si l'Exposition Universelle de Lyon de 1894 était censé célébrer le progrès, elle a également illustré des aspects régressifs de la société de l'époque.


Source : Lyon Demain