Bientôt le plafonnement du prix des places de cinéma ?

undefined 26 mai 2023 undefined 13h49

Flora Gendrault

Il était temps qu’un groupe parlementaire se penche sur le dossier : aller au cinéma, ça coûte de plus en plus cher, et ça n’incite pas franchement les Français à retrouver le chemin des salles sombres. Hier, Sarah Legrain, vice-présidente de la Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation et députée du groupe LFI-Nupes, a alors annoncé déposer une proposition de loi qui fixerait un plafond pour le tarif des places de cinéma. Son pari : « transformer des spectateurs occasionnels en habitués ». 


C’est quoi, le prix moyen d’une place de cinoch’ ? 

Le Centre National du Cinéma estime le prix moyen d’une place de cinéma à 7,04€. Erwan Escoubet, le directeur des affaires réglementaires et institutionnelles de la Fédération nationale des cinémas français affirme que seulement 13% des places vendues valent plus de 10€. Pourtant, il est bien rare que nous autres cinéphiles soient face à un tarif aussi peu cher, notamment du fait du développement des salles premium. 

Le média du digital et des nouvelles technologies Presse Citronmené l’enquête. En comparant les tarifs des cinémas Pathé, Gaumont, MK2, UGC, CGR des 20 villes les plus peuplées de France (Paris, Marseille, Lyon, Toulouse ou encore Nice), la place de cinéma apparaît bien plus chère que 10€ : la moyenne serait de 11,28€. 

Nombreux sont ceux qui s’insurgent face au prix des places : en septembre, au micro de RMC, Kad Merad alarmait sur l’avenir du cinéma dans un contexte d’inflation. « Une place de cinéma, ce n'est pas donné (…) Quant on part en famille, qu'on prend deux glaces, trois bonbons, ça fait des soirées chères… », déplorait-il. Pour l’acteur, il fallait repenser les tarifs. Sarah Legrain et son groupe pourrait alors avoir trouvé la solution. 


« Redonner au cinéma son caractère d’agora populaire »

Le projet de loi déposé par la députée prévoit alors l’encadrement d’un prix maximal du ticket de cinéma, sans pour autant le définir : charge à l’exécutif de le fixer par décret. Il repense également la répartition des recettes publicitaires des salles avec les artistes-auteurs et les distributeurs, et entend créer une taxe sur les pop-corn et confiseries fixée à 10,72% pour alimenter le fonds de soutien aux aides à la création du CNC. Des mesures qui visent à « revitaliser les salles et leur rôle d’agora populaire » : « aller au cinéma ne doit pas devenir un luxe », défend la députée. Une riche actualité pour le milieu du 7e art, qu’on espère voir votée prochainement.