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Chien avec Vincent Macaigne, le meilleur ami du cinéma français

Publié le 14 mars 2018 à 15h21

Modifié le 15 mars 2018 à 14h48

par La Rédac'

Qui ne s'est jamais dit en observant un chien dormir au coin du feu ou ramener un bâton en remuant la queue qu'il échangerait bien sa vie avec celle du canidé ? Bon ok, tout le monde ne se fait pas ce genre de réflexions bizarres, mais le chien reste l'animal de compagnie le plus sympa du monde. Vincent Macaigne a l'air vachement sympa lui aussi. 


Jacques Blanchot et sa femme se séparent calmement. En effet, elle est atteinte d'une maladie de la peau très rare dont les symptômes se déclenchent au contact de Jacques, et qui s'appelle donc la blanchoïte. Compréhensif, Jacques quitte le domicile conjugal, non sans avoir dit au revoir à son fils, qui lui réclame un chien. Le voilà errant au hasard des rues mortes, jusqu'à ce qu'il croise une animalerie. Le propriétaire (Bouli Lanners, monumental) lui vend un chien qui ressemble à Hitler, un chihuahua, et tout un tas de trucs pour l'entretenir. Mais quelques minutes à peine après cet achat fort réfléchi, Hitler se fait écrser par un camion. Jacques est plus seul que jamais. 

chien critique film

Le ton est sarcastique, l'humour noir, les situations absurdes. Petit à petit, Jacques Blanchot s'éloigne de l'homme pour se rapprocher du chien. À la différence du jeune Gregor Samsa dans La Métamorphose, le personnage incarné par Vincent Macaigne ne connaît pas de transformation physique, mais l'isolement et la détresse, eux, sont bien présents. L'approche de Samuel Benchetrit est toutefois bien différente de celle de Franz Kafka : si Samsa résiste et se désespère de son état et de son évolution, Blanchot lui ne montre aucune réaction, et laisse stoïquement sa famille puis son employeur le traiter comme le chien qu'il est en train de devenir. C'est en fait par cette résignation qu'il choisit, étrangement, de renoncer à son humanité et donc à son pouvoir de décision, pour mener la vie tranquille du meilleur ami de l'homme. 

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Que cette comparaison très personnelle soit justifiée ou pas, le film laisse transparaître, avec une dramaturgie souvent à la limite de l'absurde mais surtout beaucoup d'humour, une satire plutôt audacieuse du genre humain. Ce qui est dit ici, pour résumer grossièrement, c'est que les hommes traitent mieux les chiens que leurs semblables, et donc que si la possibilité vous en est donnée, mieux vaut embrasser cette "vie de chien". On retiendra l'imagerie quelque peu loufoque et très poétique qui habille le métrage, nous présentant ainsi des personnages en marge, rêveurs invétérés qui posent sur le monde un regard pourtant désenchanté. 

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Avec cette fable tragi-comique, Samuel Benchetrit continue à nous proposer sa vision d'un cinéma original et intello, où l'ironie tient une place essentielle. Vincent Macaigne, quant à lui, poursuit sa réjouissante ascension en ajoutant Chien à une filmographie déjà bien fournie et symptomatique d'un passionnant renouvellement du cinéma français. 

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stalingrad-bordeaux-travaux©Bordeaux Métropole / ©Signes Paysages

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L’un des objectifs majeurs de cette transformation est la renaturation de l’espace. 4 220 m² de sol seront désimperméabilisés pour laisser place à la végétation. 53 arbres, accompagnés de milliers de plantes, enrichiront le paysage pour favoriser la biodiversité et offrir un refuge de fraîcheur au cœur de la ville. Naturellement, ce projet répond à un enjeu écologique et tend à contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.

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