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The Last Family : plongée dans le f(l)ou artistique

Publié le 22 janvier 2018 à 11h07

Modifié le 29 janvier 2018 à 11h27

par La Rédac'

Zdzislaw Beksinski était un peintre surréaliste, photographe, dessinateur et sculpteur polonais, un type connu et reconnu, un génie. Il est mort assassiné en 2005, succombant à 17 coups de couteau. The Last Family plonge le spectateur dans le quotidien un peu fou de la famille de l'artiste, entre l'appartement des époux et celui de leur fils suicidaire. 


Je sais pas pour vous, mais moi, je me suis toujours demandé à quoi pouvait ressembler le quotidien d'un artiste. Que fait-il en se réveillant par exemple. Un fix ? Il s'allume une clope en mettant du Wagner à fond ? J'imagine que ça se joue au cas par cas, certains doivent probablement avoir une vie normale et filer sous la douche. Ce n'est en tout cas pas vraiment ce qu'il se passe pour la famille Beksinski, ces gens étaient clairement différents du reste de l'humanité. Entre le père qui documente scrupuleusement sa vie de famille à base d'enregistrements audios, de photos et plus tard de films en 8 mm, le fils qui passe de temps en temps prendre des tableaux pour les suspendre chez lui ou foutre le bordel dans la cuisine sur un accès de colère lié à son ultra-sensibilité, une grand-mère en grande forme physique qui déraille et l'autre qu'il faut soigner à domicile, sans oublier une mère aux petits soins qui sert de liant à cette tambouille familiale, on nous plonge dans un quotidien pour le moins surprenant, pour ne pas dire hallucinant. Est-ce réjouissant ? difficile à dire. C'est parfois drôle, souvent un peu pathétique, toujours absolument fascinant

Grâce aux très nombreux documents d'archives, l'équipe du film a pu se plonger sans modération dans la vie de cette famille pas comme les autres et voir avec les yeux du peintre. C'est cette forme d'impressionnisme moderne qui sert de vecteur aux émotions si spéciales véhiculées par ces personnages parfois loufoques, père et fils en tête. Ainsi Tomasz Beksinski exprime, par l'intermédiaire de la performance remarquable de Dawid Ogrodnik, un mal de vivre saisissant, une mélancolie et une douleur qui nous touchent au plus profond de notre être. Traducteur, Dj, animateur d'une émission radiophonique, il fut l'un des acteurs majeurs de l'accession du peuple polonais à la culture occidentale en partageant sa passion pour le cinéma et la musique. C'est d'ailleurs cet aspect de sa personnalité qui donne sa bande-son très new wave au film. Mais c'est surtout le regard, stoïque et aimant, que son père porte sur lui, qui fait de ce film plus qu'une simple biographie. Le réalisateur nous parle en fait du rapport de l'artiste au monde qui l'entoure, nous fait comprendre à quel point toute chose est source d'étude et de représentation, jusqu'à la mort de ses proches.


En faisant de The Last Family une sorte de docu-fiction à tendance surréaliste, Jan P. Matuszynski termine le travail de documentation entrepris par son héros, Zdzislaw Beksinski, et nous éclaire non seulement sur l'œuvre exceptionnelle d'un artiste majeur du XXe siècle, mais également sur notre propre rapport au monde, en nous permettant d'appréhender toute la complexité du cerveau humain. 

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Né en 2021, Isulia dépasse les frontières d'un simple festival : c’est un espace vivant, libre et inclusif, où s’entrelacent création, réflexion et engagement. Témoin des mutations artistiques et sociétales, il s'affirme comme un laboratoire d’idées et une plateforme pour les nouvelles voix de la culture indépendante. Isulia défend une vision fédératrice de la fête, où l'art rencontre le sens, et la musique, les consciences.

isulia-bordeaux©François Blanchard

Pensé dans une logique écoresponsable, l’événement privilégie les circuits courts, les options végétariennes et la réduction des risques, avec la présence d'une brigade de bénévoles et de dispositifs de prévention pour garantir un espace sûr et bienveillant à tous·tes.

Un line-up exigeant, pensé pour surprendre et rassembler

Parmi les artistes attendus, le duo Belaria B2B Soyoon réunit deux figures montantes de la scène électronique. Belaria, résidente du Badaboum et de Rinse France, tisse ses sets entre EBM, Italo Body Music et techno planante, dans une esthétique post-punk affirmée. À ses côtés, Soyoon — originaire de Séoul et révélée par Boiler Room — infuse ses performances d’une énergie rave 90s et d’éclectisme radical, forte de résidences au Macadam et au Mihn Club de Hong Kong.


Autre nom à suivre : Salomée, résidente de l’IBoat, qui mêle électro hypnotique et techno lumineuse, en distillant ses sets exclusivement sur vinyle. Le collectif local Heavydance, fer de lance de la scène bordelaise underground, complète l’affiche avec un live à haute intensité, entre puissance brute et liberté sonore.


Une onde collective hors du temps ancrée sur la scène bordelaise 

Isulia continue de tisser son identité : plurielle, indépendante, inclusive et profondément tournée vers le collectif. Bien connu des Bordelais pour sa programmation libre et vibrante, le festival Isulia avait réuni 6 000 festivaliers et festivalières, 32 artistes et groupes et 45 intervenant·e·s pour ses talks l'an dernier. Aucun doute que le prochain tome ne connaisse autant (sinon plus) de succès. 


La billetterie est en ligne 


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