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Vice, portrait tragi-comique du crétin le plus puissant de l'Histoire récente

Publié le 13 février 2019 à 18h49

Modifié le 15 février 2019 à 10h20

par La Rédac'

Avec 8 nominations aux Oscars, on peut dire que Vice, a priori portrait au vitriol de l'ancien vice-président Dick Cheney, générait pas mal d'attente chez les professionnels comme chez les amateurs du 7e art. Eh bien en tant qu'amateur, je peux vous dire qu'on a bien fait d'attendre ! 


Ce n'est certainement pas un hasard si Adam McKay est, avant The Big Short et aujourd'hui Vice, le réalisateur du mythique Anchorman (Présentateur vedette : La légende de Ron Burgundy en français). Dans cette excellente comédie repoussant sans cesse les limites de l'absurde, Will Ferrel incarne donc Ron Burgundy, un présentateur de télévision ringard et très poilu ayant, c'est le moins qu'on puisse dire, une très haute idée de lui-même. Pas un hasard nous disions, car le personnage principal de Vice lui est quelque peu similaire, du moins dans l'approche que McKay en fait ; le seul problème, c'est qu'il s'agit de Dick Cheney, vice-président sous George W. Bush et probablement l'idiot le plus puissant que la Terre ait jamais porté. 

Vice film critique

Vice nous raconte l'histoire d'un mec plutôt normal, un type corpulent et alcoolique à l'intelligence moyenne devenu un temps l'homme le plus puissant du monde. La trame est linéaire, on suit l'évolution du gros bonhomme chauve, de sa ferme du Wyoming à la Maison Blanche en passant par les bancs du Sénat, comme dans un bon biopic classique. Et comme dans un bon biopic classique, il est question de galère, d'amour, de luttes intérieures, d'ambition et de gloire, et pour finir, de chute. Mais Cheney ne tombe pas seul, il entraine avec lui le monde libre et partiellement en paix tel qu'il était avant le 11 Septembre.

Vice film critique

On ressent pourtant, dans toute la première partie du film, un sentiment de sympathie à l'égard du héros, qu'on a même tendance à prendre pour un mec bien. Dick Cheney est présenté comme un homme droit, aimant, un family man passionné de pêche. Mais une fois en contact avec tout ce qui peut s'assimiler à un quelconque exercice du pouvoir, il se transforme, devient un politicien implacable et froid, un être assoiffé de pouvoir et calculateur, soutenu en cela par ses collaborateurs. Christian Bale est évidemment formidable, bien au-delà de son impressionnante prise de poids, mais il faut aussi insister sur les "seconds rôles", tous extraordinaires : Amy Adams dans le rôle de sa femme, premier soutien et "muse" aux yeux brillants de convoitise, Steve Carell, d'un cynisme hilarant dans le rôle de Donald Rumsfeld, et enfin Sam Rockwell, dont la ressemblance avec un jeune W Bush est tout simplement bluffante. 

Vice film critique

La force de McKay et du film réside en cela qu'il aura réussi à maintenir tout au long du métrage un regard amusé sur le véritable drame mondial qui s'y joue : comment un seul homme, un type plus ou moins comme vous et moi, a pu façonner un nouvel ordre mondial, mettre en place un système qui favorise les riches, qui méprise l'écologie, qui en glorifiant le pouvoir, justifie toutes les guerres. Comment le vice d'un homme a pu se répandre sur le monde sans même qu'on s'en aperçoive. Glaçant. 

Vice film critique


Maître de la comédie américaine potache, Adam McKay réussit une petite merveille d'humour noir avec ce Vice qui conjugue les genres à la perfection : entre biopic, docu alarmiste et film historique, il livre un portrait humain mais sans concession de l'homme qui plongea le monde dans l'atmosphère suffocante qui nous entoure aujourd'hui, et offre certainement un Oscar du meilleur acteur bien mérité à Christian Bale.

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Un nouveau quartier végétalisé est en construction pour relier les quais de Bordeaux à la gare

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Vendredi 11 avril 2025, un symbole fort a été posé : la première pierre de Canopia, un projet urbain inédit qui redessine avec audace les abords de la gare Saint-Jean, entre pierre blonde, nature foisonnante et nouvelles mobilités. Sur 4 hectares de friche, là où s’élevait récemment le bâtiment de l’INSEE, un nouveau chapitre s’ouvre pour Bordeaux, dans le cadre de l’Opération d’Intérêt National Bordeaux Euratlantique.

canopia-bordeaux©Apsys-Canopia-Vincent Desmet

Une artère piétonne de 600 m2 arborée

Pensé comme la nouvelle porte d’entrée de la ville, Canopia est porté par le développeur Apsys, en partenariat avec l’architecte Edouard François et le paysagiste Michel Desvigne. À l’horizon 2027, le quartier accueillera une rue-parc piétonne de 600 mètres, 600 arbres, 12 000 m² de toitures végétalisées, et un tissu harmonieux mêlant logements, commerces, hôtels, bureaux et lieux culturels, dans le respect rigoureux du patrimoine architectural bordelais inscrit à l’UNESCO.

quartier-canopia-bordeaux©Apsys-Canopia-Vincent Desmet

Comme une ville dans la ville 

Avec 30 000 m² de surfaces commerciales, 15 000 m² dédiés à la restauration et aux loisirs, 6 400 m² de logements, 6 rooftops et un quartier entièrement pensé pour les mobilités douces, Canopia se veut un laboratoire vivant du Bordeaux de demain. Le réemploi des pierres anciennes, la revalorisation de 95% des matériaux issus de la déconstruction, et le refroidissement passif des bâtiments grâce à l’eau de la Garonne en font un projet exemplaire sur le plan environnemental.

canopia-bordeaux-quais-gare©Apsys-Canopia-Vincent Desmet

Le chantier, qui mobilisera 900 emplois durant sa construction et 1 200 en phase d’exploitation, avancera en plusieurs temps : les premiers bâtiments émergeront dès l’été 2025 côté Saget, puis à l’automne côté Descas, tandis qu’un parking souterrain de 630 places sortira de terre entre mi-2025 et mi-2027.

Une respiration entre ville et fleuve sur une ancienne friche urbaine

Adossé au futur parc Descas, deux hectares de verdure en lieu et place d’un ancien nœud routier, avec une ouverture partielle prévue dès 2025, Canopia va relier la Garonne et la gare Saint-Jean, dont les flux vont augmenter de moitié d’ici 2040. Pour Christine Bost, Présidente de la Métropole, « Canopia illustre la capacité de la ville à penser un urbanisme du lien, du vivre-ensemble et de la transition écologique ».

canopia-bordeaux-quartier©Apsys-Canopia-Vincent Desmet

« Architecturale, environnementale, urbaine », résume Maurice Bansay, Président-fondateur d’Apsys. Car au-delà d’un projet d’aménagement, Canopia incarne une vision : celle d’un quartier vivant 7 jours sur 7, ouvert, inclusif, animé, où le commerce responsable, l’Économie Sociale et Solidaire, et la nature trouvent enfin une place de choix au cœur de la cité. Plus qu'un quartier, les porteurs promettent un nouveau souffle tissant un lien doux entre centre historique et nouveaux quartiers de la rive gauche et droite. 

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Livraison prévue en une seule phase au 2ème trimestre 2027 après plus de 2 ans de travaux. 


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