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Le rugby subaquatique, le sport qui monte

undefined undefined 13 juin 2017 undefined 17h47

undefined undefined 14 juin 2017 undefined 11h16

Emilie Mette

Il y a trois ans, le premier club de rugby subaquatique français apparaissait à Bordeaux. Aujourd'hui, ce sport insolite tente de se faire connaitre du grand public. 

Mélanger rugby et natation, quelle drôle d'idée ! Pourtant, les Allemands l'ont fait. Et ça ne date pas d'hier puisque le rugby subaquatique est apparu dans les années 60. L'idée au départ ? Rendre plus ludique un entraînement d'apnée. Ce sport, plutôt insolite avouons-le, a debarqué en France – et plus précisément à Bordeaux – il y a seulement 3 ans.

La femme par qui la discipline est arrivée dans l'Héxagone : c'est Anais de Chaumont, qui découvre le rugby subaquatique lors d'un voyage en Allemagne. « Ce qui m'a plus dans ce sport, c'est qu'il n'y a pas de distinction entre les joueurs et les joueuses. C'est très riche sportivement et au niveau des expériences de vie », explique celle qui est devenue la présidente de l'association française de rugby subaquatique (AFRS). Riche d'un point de vue humain, mais sur le plan physique également : « Personne n'arrive avec le bagage complet pour le pratiquer. Si vous arrivez plutôt du milieu aquatique, vous allez devoir compléter sur tout ce qui est stratégie gestion de la balle, d'une équipe. »

Autrement dit, compléter les compétences déja acquises par des joueurs de handball ou de rugby,  « il n'y a a pas vraiment de voie royale pour commencer. Il y a plusieurs choses à avoir et en fonction de ce qu'on a fait avant il y a toujours moyen de raccrocher le wagon », précise-t-elle. Afin de partager sa nouvelle passion, elle ouvre un club à Bordeaux. Les premiers entraînements commencent en février 2015.


De initiations pour une meilleure visibilité

C'est alors le début d'une période test. « On a mis à l'épreuve l'intérêt que pouvait susciter ce sport pour préparer la saison 2016/2017. » Très vite, un engouement se crée autour de cette activité. 

À Bordeaux, ils sont aujourd'hui 25 adhérents, « ce qui est très bien pour un club qui entame sa troisème saison », se réjouit la présidente. Mais pour continuer à recruter, le club de Bordeaux organise des initiations dans des associations proposant déjà des activités aquatiques. Mais pas que, « bientôt, on va accueillir des clubs de rugby terrestre qui souhaitent découvrir la discipline », s'enthousiasme Anaïs de Chaumont

Et cela fonctionne. Deux nouveaux clubs se sont déjà créés. Un à Nice, l'autre à Albi. Il y a aussi des tentatives à Toulouse et à Paris. Anaïs de Chaumont est plutôt optimiste quant à leur ouverture en septembre. Elle espère avoir, avec les autres membres de l'AFRS, une affluence positive sur ces structures en formation et sur leur développement. D'autant que la constitution d'une communauté rugby subaquatique en France permettrait la création d'un championnat de France à dix équipes, d'ici deux ou trois ans. Pour septembre 2017, il faudra se contenter de trois équipes.

Au-délà du championnat de France, le club de Bordeaux est déjà présent sur la scène internationale. Pour y conserver sa place, il peut compter sur sa participation au tournoi des Tri-nations, organisé par la Suisse, l'Espagne et l'Italie. « C'est notre moyen de progresser. Cela nous permet de mélanger nos regards sur le sport avec des sportifs internationaux et d'échanger nos expériences, très fluctuantes d'un pays à l'autre », assure la responsable de l'AFRS. 


Objectif championnats du monde

Il faudra cependant patienter quelques années avant de voir jouer l'Équipe de France. Les championnats d'Europe auront lieu du 26 juin au 1er juillet en Finlande mais se joueront sans les Français. « On aurait pu y aller mais ça aurait difficile. On aurait pris trop de buts », reconnaît Anaïs de Chaumont. Et de conclure : « On préfère attendre deux ans et présenter une équipe aux championnats du monde de 2019. Ce sera plus intéressant pour nous et il y aura plus d'enjeu. »

Voilà donc un sport qui a un bel avenir devant lui !

Mais au fait, comment on joue ?

S'il porte en partie le même nom, le rugby subaquatique n'a pourtant rien à voir avec le rugby pratiqué par le XV de France. Exit le ballon ovale, les essais, les plaquages et les en-avants. Voici quelques principes et quelques règles.

C'est un sport collectif où chaque équipe est composée de 6 joueurs et de 6 remplaçants. Fille, garçon, musclé, mince, corpulent, grand, petit... Le rugby subaquatique est une pratique ouverte à tous notamment car les rapports de force sont différents sous l'eau.

Le match se déroule en deux périodes de 15 minutes chacune, par 3 à 5 mètres de profondeur. Il se pratique en apnée très courtes, de 15 à 20 secondes. Ainsi, quand un joueur remonte à la surface pour reprendre sa respiration, un autre le remplace immédiatement. Tous les joueurs portent un masque, un tuba, des palmes et un casque.

Au début du match, le ballon, rempli d'eau salée pour qu'il ne flotte pas, est placé au centre du terrain, au fond de la piscine. L'objectif est simple : marquer des buts. Seul le joueur ayant le ballon peut être empoigné et il est interdit de l'attraper par son équipement. Morsure, strangulation ou encore coup volontaire seront sanctionnés. Enfin, il n'est pas autorisé de saisir la cage avec les mains. Pour que les règles soient respectées, trois arbitres sont présents: deux sous l'eau et un au bord du bassin.

Infos
Piscine universitaire de Talence

2, allée Pierre de Coubertin – Talence