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Bientôt plus de baguette en France ?

Publié le 10 mai 2019 à 14h59

Modifié le 12 mai 2019 à 16h12

par La Rédac'

Alors qu'il est question d'inscrire la baguette au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2021, cette dernière semble être menacée par la mondialisation et les nouvelles habitudes alimentaires qui en découlent. 

Ah la baguette ! Une grande histoire d'amour chez les Français. 80 centimètres de croustillant et de moelleux qui en font un véritable symbole de notre doux pays. On aura beau chercher, la baguette est toujours meilleure sur sa terre natale. Et c'est pas faute d'avoir voulu en goûter à droite à gauche. Le constat est sans débat : la baguette est inimitable. Revenons sur son parcours.


Un produit récent en constante évolution
 

Notre chère baguette est en réalité un produit assez récent puisqu'elle voit seulement le jour au début du XXème siècle. Considérée comme un produit de luxe, elle est mal aimée des classes populaires compte tenu de sa durée de conservation limitée. Toutefois, elle gagne les campagnes dans les années 60-70, généralisant sa consommation sur le territoire, explique à l'AFP Loïc Bienassis de l'Institut européen de l'Histoire et des cultures de l'alimentation. Plus de trois baguettes par personne et par jour sont alors consommées. Mazette. 

Quelques années plus tard, en 1993, l'appellation de la "baguette de tradition française" est instaurée par le Décret pain permettant de protéger les artisans boulangers tout en leur imposant des exigences strictes, comme l'interdiction d'utiliser des additifs. 


Des changements d'habitudes alimentaires 

« Les plus jeunes ont remplacé les tartines par des céréales, certains adolescents sautent régulièrement le premier repas de la journée, le traditionnel jambon-beurre est supplanté par le hamburger », énumèrent les sociologues et historiens qui préparent le dossier pour l'UNESCO. À en croire que la baguette serait presque démodée. Et les chiffres le prouvent. 

Aujourd'hui, si plus de 6 miliards de baguettes sortent des fournils chaque année, la consommation de baguette à « fortement diminué depuis 10-15 ans », explique Jean-Yves Boullier, boulanger au Moulin la Croix Nivert à Paris. Les consommateurs se tournent en effet vers des pains au levain, ou des pains sans gluten, souvent plus « intéressants du point de vue nutrionnel », affirme Loïc Bienassis. 

De plus, les boulangeries peinent à recruter. Le rythme est intense explique Jean-Yves. « Je me lève à 2h du matin, on commence à diviser les pâtes qu'on a préparées la veille jusqu'a 5h, on les met en forme, à 5h30 on commence à cuire pour l'ouverture à 6h30. Jusqu'à 9h on cuit les baguettes pour les écoles, puis on commence à préparer les pâtes pour le lendemain. Ma journée se termine vers 13h30 » raconte-t-il. Le savoir-faire ancestral se perd, alourdissant la menace qui pèse sur la baguette.  


Les liens sociaux renforcés par le pain

« On est Français par le pain, c'est ce qui nous définit et nous caractérise » affirme Adbu Gnaba, auteur d'Anthropologie des mangeurs de pain. « Les boulangeries sont des lieux bienveillants et conviviaux où se croisent toutes les générations, où on envoie des enfants pour leurs premières courses » souligne Eric Birlouez. Alors, on continue d'acheter sa petite baguette à la boulangerie du coin, et on croise les doigts pour qu'elle obtienne sa place au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Et puisqu'on parle de pain, on n'oublie pas que la 24ème édition de la Fête du Pain se déroulera du 13 au 19 mai partout en France. Ça sera l'occasion de renouer avec la tradition, de soutenir les artisans boulangers et de participer à la préservation de ce patrimoine si cher.

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La Frange à l'Envers pose ses portants à Bordeaux 

Tel un vaste appartement semblable à un showroom de mode, la Frange à l'Envers crée la nouveauté à Bordeaux. Tout près des petits restaurants de quartiers et des monuments historiques, le dépôt-vente s'est installé en juin dernier sur la charmante place Puy Paulin, près des voisins Sézane, Maison Stella et Suzie ou Isabel Marant. Un quartier de choix, en vogue, pour un nouveau concept qui rend charmant l'ancien.

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Des pièces de créateurs en parfait état à prix cassés 

Sur place, la vaste boutique vitrée de 150 m2 - avec décoration léchée digne d'une boutique de luxe - arbore son catalogue unique. Son crédo ? Des pièces de collection récentes et de saison. American Vintage, Maje, Sandro, Cos ou encore Isabel Marant font partie des marques stars. "Lidée, c'est de proposer des pièces soignées, de marques haut de gamme et dans l'aire du temps" nous confie Charlyne, la chargée de communication de la maison.

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Un dépôt-vente spécialisé dans les collections récentes

Sur les portants, classés par tailles (du XS au XL, du 34 au 44) et par couleurs, les vêtements semblent neufs, pimpants et aucun n'a plus de 5 ans d'ancienneté. Un véritable paradis pour les fashion-addicts qui peuvent s'offrir la pièce de leur rêve à prix cassé. "Comptez 55€ le pull Sézane intemporel, là où il sera au-delà des 100€ neuf". La sélection soignée et exigeante vise à rendre accessible certaines marques qui ne le seraient pas neuves en boutiques. Certains vêtements sont bradés jusqu'à -70%.

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Sur le créneau de la mode et de l'économie circulaire 

En parallèle du prêt à porter, on retrouve également des chaussures, des accessoires, de la maroquinerie et même un peu de cosmétiques neuves. La Frange à l'Envers dévoile également quelques pièces de luxe des plus grandes maisons comme Chanel, Dior et Jacquemus.

Récemment, à l'instar de l'aînée parisienne (qui cartonne depuis 10 ans dans le XIème), le dépôt-vente a lancé sa collection hommes - adatée au style bordelais - et son service de conseil en image sur mesure. L'idée ? Accompagner les client.e.s sur leur session shopping avec des tips pour comprendre son analyse colorimétrique, favoriser les coupes adaptées à sa morphologie ou encore associer les matières et les tissus selon son style. 

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Une expérience de première main dans une boutique de seconde main

Dans son bel écrin à la décoration léchée et colorée - avec tapis moldaves, portants roses, affiches survoltées et influences pop - l'atmosphère de la Frange à l'Envers est inspirante. Les 2 soeurs fondatrices, Anne-Sophie et Coralie, proposent la réplique du format parisien qui ne désemplit pas depuis 2014. Elles ont réussi la prouesse de dépoussièrer le concept de dépôt-vente et de le rendre plus stylé que jamais.

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Devenue une référence dans le cercle fermé de la mode, la Frange à l'Envers réinvente la pause shopping avec goût et éthique. Ici la mode durable et circulaire règne en maîtresse. En pronant des valeurs responsables et écologiques, la marque récupère les vêtements déposés - s'ils répondent au cahier des charges - et rémunèrent les vendeurs.ses.

"Si vous avez des vêtements qui dorment dans le placard, c'est le lieu où déposer, la commission de 40% est la plus basse du marché." La vente est rémunérée par un chèque ou via une cagnotte à dépenser en boutique. "Nous on fait le tri, on annonce des prix et ça part en boutique dans les 24h qui suivent pendant 2 mois maximum". Les dépôts ont lieu chaque jour, sans rendez-vous, du mardi au samedi de 13H à 18H. 


Les invendus, eux, sont redistribués à des association caritatives comme le Secours Populaire. "Le vêtement a un cycle de vie responsable jusqu'au bout". 

La Frange à l'envers
  • 9, rue Guillaume Brochon Bordeaux
  • Mardi - samedi : 11:00 - 19:00
  • Dimanche - lundi : Fermé
  • +33 5 56 30 16 57
  • Site web
  • 4.7 / 5



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