Cette très chère pollution. En plus d’être la principale cause du réchauffement climatique et de nombreux décès chaque année à travers le monde, la pollution coûte aussi très cher aux habitants des villes les plus irrespirables. L’European Public Health Alliance, une association à but non-lucratif, s’est penchée sur l’épineuse question du coût de la pollution pour chaque habitant. Pour ce faire, 432 villes parmi les plus polluées d’Europe ont été passées au peigne fin en calculant la valeur monétaire des décès prématurés, des soins médicaux, des jours de travail perdus et d’autres coûts de santé causés par la pollution atmosphérique.
D’un point de vue global, la pollution coûte la bagatelle de 166 milliards d’euros par an dans ces villes, soit 385 millions d’euros par ville, ou 1 276 euros par habitant. Le trio de bonnets d’âne européens se compose de Bucarest, la capitale de la Roumanie, qui affiche un coût de 3 004 euros par habitant suivie de Milan (2 843 euros) et Padoue (2 455 euros), toutes deux en Italie. La France n’est pas en reste puisqu’elle pointe à la 7 pays (sur 25) des pays où la pollution de l’air coûte le plus cher pour ses habitants avec un peu plus de 3,5 millions d’euros loin derrière le Royaume-Uni (11,4 milliards d’euros), la Roumanie (6,3 milliards d’euros) et l’Allemagne (5,2 milliards d’euros), qui occupent les trois premières places.
À Bordeaux, c’est 728€ qui part en fumée chaque année
Dans le détail en France, Paris occupe évidemment la 1ère place des dépenses avec 1 602 euros par habitant, devant Lyon (1 134 euros) et Nice (1 128 euros) ! Bordeaux n'est malheureusement pas en reste avec 728€ par habitant qui part en fumée chaque année à cause de cette foutue pollution chez nous… Des chiffres alarmants qui en disent long sur l’impact crucial que joue la pollution de l’air sur notre vie.
« Notre étude révèle l’ampleur des dommages causés par l’air toxique sur la santé des personnes et d'énormes inégalités de santé qui existent entre et au sein des pays d'Europe, précise Sascha Marschang, le secrétaire général par intérim de l'EPHA. Dans une large mesure, la situation peut être influencée par les politiques de transport et les villes peuvent réduire les coûts en passant à une mobilité urbaine zéro émission. Les gouvernements et l'Union européenne devraient garder ces coûts à l'esprit pour la politique des transports afin de soutenir et de ne pas entraver un rétablissement sain après la pandémie de Covid-19. »