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Quand le reconfinement se profile, les appels à la déobeissance civile explosent

Publié le 27 janvier 2021 à 16h51

Modifié le 28 janvier 2021 à 13h30

par Manon Merrien-Joly

Plusieurs scénarii sont envisagés concernant un éventuel reconfinement (que nous vous détaillons dans cet article), voire un "reconfinement strict". Pour l'heure, tandis que Jean Castex mènera une série de consultations jeudi et vendredi au sujet des "différents scénarios" envisageables, le Gouvernement est divisé : « Véran voudrait un confinement rapide, Bruno Le Maire le plus tardif possible, Griset idem. Bachelot voudrait rouvrir les salles de spectacle et Blanquer maintenir les écoles. Nous arbitrons tout ça en conseil de défense, mercredi », détaille un conseiller du Palais à l’AFP.

Face aux recommandations de médecins qui expriment la nécessité d'un troisième confinement, des milliers de tweets ont afflué sous le hashtag #jenemereconfineraipas sur Twitter, lancé par le responsable éditorial du site Bas les Masques. Dans une tribune publiée sur ce site, le docteur Fabien Quedeville, le médecin généraliste appelle à  «sortir de la logique infernale des confinements à répétition»: «Ces mesures n’ont jamais montré d’intérêt sur l’évolution de l’épidémie, affirme-t-il. Les conséquences du confinement sont dramatiques à la fois sur les plans psychiques, économiques et sociaux. Il ne s’agit pas ici d’un quelconque appel à la désobéissance, mais à la réflexion.»

A l'inverse, le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy alertait le 24 janvier dernier sur BFMTV sur la nécessité d'un reconfinement pour faire face aux variants du covid : "Il faudra probablement aller vers un confinement" a prévenu le médecin, qui juge qu' "il y a urgence". "Plus on prend une décision rapide, plus elle est efficace et peut être de durée limitée. On est dans une semaine un peu critique", a-t-il ajouté, prévenant que la situation pourrait dégénérer "dès la mi-mars", "si nous continuons sans rien faire de plus".

Les professionnels de la restauration en colère

Ils sont excédés. A Nice, Christophe Wilson, un restaurateur a décidé d'ouvrir sa brasserie malgré les interdictions, prônant "la désobéissance civile". Près de cinquante personnes étaient attablées, sans masque et scandaient "liberté ! Liberté !" : "J’en ai parlé autour de moi. Depuis deux ou trois jours. J’ai envoyé des messages sur WhatsApp et les gens ont commencé à réserver", raconte-t-il à 20 Minutes, qui rapporte que le restaurateur évoquait "des théories complotistes, reprises volontiers par ces clients du jour". "La pandémie, tout ça, ce sont des mensonges", aurait-il assuré. Le média rapporte également les propos d'un client, persuadé que "les hôpitaux sont vides"."Si c’est le prix de la liberté, je suis prêt à l’avoir autant de fois qu’ils le veulent", a conclu le restaurateur à propos d'une éventuelle amende. Quelques minutes après, la police avait encerclé son établissement. 

Face à des mesures liberticides qui se multiplient en raison de la pandémie, la révolte gronde sur les réseaux sociaux, berceau de la contestation. Le hashtag #JeNeMeConfineraiPas a été utilisé plus de 40 000 fois depuis le 22 janvier. Si beaucoup de ces tweets sont ironiques, d'autres servent de terrain d'expression à la désobéissance civile : "La majorité silencieuse qui en a marre d’être infantilisée réouvrira tout par la force d’ici peu si ce n’est pas le gouvernement qui l’ordonne.", "Télétravail, télémedecine, téléconcert, télésport... #JeNeMeReconfineraiPas Ils ont dématérialisé nos vies pour mieux nous téléguider. #stopdictaturesanitaire", ou encore "Télétravail, télémedecine, téléconcert, télésport... #JeNeMeReconfineraiPas Ils ont dématérialisé nos vies pour mieux nous téléguider."

Par ailleurs, de nombreux internautes appellent à la désobéissance civile le 1er février prochain, dont le groupe Facebook "Les restaurateurs ouvert (sic) le 1er février 2021" composé de 3000 professionnels de la restauration qui appelle les restaurateurs à ouvrir leurs établissements.

Selon un sondage "L'Opinion en direct" réalisé par l'institut Elabe pour BFMTV,  un peu plus de la moitié des Français (52%) sont défavorables à un nouveau confinement national strict sur le modèle de celui de mars dernier, tandis que 48% y sont favorables. La confiance en le gouvernement n'est pas au beau fixe : si 93% des Français étaient favorables à l’instauration du premier confinement le 18 mars 2020, 67% l'étaient à l'application du deuxième le 29 octobre dernier, contre près d'un Français sur deux désormais.

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D’ici deux ans, le centre de Bordeaux deviendra une vaste zone piétonne, où seuls les transports publics, les vélos, et les piétons auront accès. Les rues bordelaises, qui avaient déjà fait l'objet de quelques expérimentations ces dernières années, seront entièrement réaménagées pour offrir un espace plus sûr et agréable à ses habitants et à ses visiteurs.

Le coût total du projet est estimé à 450 millions d’euros, une somme qui comprend l'installation de nouvelles infrastructures de transport, des aménagements paysagers et l’extension du réseau de tramway. Pierre Lemoine, adjoint au maire de Bordeaux, souligne que "cette initiative fait partie d’un plan à long terme pour redonner de l’air à nos quartiers, améliorer la qualité de vie et réduire la pollution. Bordeaux doit se réinventer et devenir une ville modèle en matière de mobilité durable."

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Le projet sera progressivement mis en œuvre à partir de juin 2025, avec des premières étapes qui concerneront les zones autour de la Place Pey-Berland. Les rues commerçantes comme la rue Sainte-Catherine seront parmi les premières à bénéficier de cette nouvelle configuration. Le planning des futures zones est actuellement en cours d'élaboration.

Les répercussions pour les Bordelais sont importantes. Marie Legrand, commerçante de la rue du Loup, se dit optimiste : "Cela risque de changer beaucoup de choses, mais à long terme, je crois que ce sera bénéfique pour tous. Plus de piétons, plus de cyclistes, moins de voitures : c’est un futur que j’attends avec impatience."

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