Il y a quelques jours, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a révisé sa classification internationale des maladies. Parmi les changements notables : des petits nouveaux, dont le burn-out et l'addiction aux jeux vidéo, ont été ajoutés, et le transsexualisme déplacé. Une belle avancée !
Les différents changements reposent sur les conclusions d’experts de la santé dans le monde entier. L'idée de cette classification ? Fournir un langage commun grâce auquel les professionnels de la santé peuvent échanger des informations sanitaires partout dans le monde.
Le trouble du jeu vidéo passe de simple dépendance à maladie
Le trouble du jeu se caractérise, notamment, « par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables ». Déjà considéré comme une addiction depuis 2018, l'OMS a fait un pas de plus en l'entérinant comme maladie, et permet désormais aux cas les plus sévères de bénéficier d'un encadrement médical.
« Pour que ce trouble soit diagnostiqué en tant que tel, le comportement doit être d’une sévérité suffisante pour entraîner une altération non négligeable des activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles ou d’autres domaines importants du fonctionnement, et en principe, se manifester clairement sur une période d’au moins 12 mois », précise l'OMS.
Une décision vivement critiquée tant du côté de la communauté scientifique que de celle du jeu vidéo.
L'incongruence du genre sort (enfin) du chapitre "santé mentale"
« Les personnes transgenres (ou transsexuelles ou transidentitaires), qui se sentent appartenir à un autre sexe que celui qui leur a été assigné à la naissance, ne souffrent pas d'une maladie mentale », estime l'OMS. L'incongruence de genre appartiendra désormais au chapitre "santé sexuelle", l'objectif étant de lutter contre la stigmatisation des personnes transgenres.
Pour rappel, en 2010, la France avait été le premier pays au monde à sortir le transsexualisme de la liste des affections psychiatriques !
Le burn-out, un stress chronique reconnu comme maladie
Le burn-out fait son entrée dans la section consacrée aux "problèmes associés" à l’emploi ou au chômage ; il y est décrit comme « un syndrome (…) résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès » et qui se caractérise par trois éléments : « un sentiment d’épuisement », « du cynisme ou des sentiments négatifs liés à son travail » et « une efficacité professionnelle réduite ». Le registre de l’OMS précise que le burn-out « fait spécifiquement référence à des phénomènes relatifs au contexte professionnel et ne doit pas être utilisé pour décrire des expériences dans d’autres domaines de la vie ».
La nouvelle classification adoptée au cours de cette 72e assemblée mondiale entrera en vigueur le 1er janvier 2022.