Assez d'être inondé de clichés éxotiques et de récits de voyage de globe-trotteurs ? C'est en surfant sans but sur le world wide web que nous sommes tombés sur des aventuriers d'un genre nouveau : les urban-trotteurs. En la matière, à l'échelle bordelaise, Bordeaux 2066 en est la meilleure illustration.
Pas de filtre instagram ou de mer turquoise ici, les deux blogueurs vous font rêver avec l'Histoire de notre vieux centre. Une histoire qui se pare d'un grand H, quand elle décrit comment les siècles ont façonné la belle endormie, et d'une minuscule quand elle est racontée par les habitants des quartiers. Mais quand il s'agit de faire parler les ruelles bordelaises, Vincent et Pierre-Marie n'ont pas leur pareil.
Respectivement bordelais d'origine et d'adoption, les deux co-auteurs compilent ces anecdotes sur Bordeaux 2066, un blog créé trois ans en arrière. Pourquoi ce chiffre ? Tout simplement parce qu'il correspond au nombre de voiries recensées par la Mairie en 2013. De fait, c'est aussi le nombre de lignes que compte le tableau Excel dans lequel elles sont recencées. L'outil, par sa fonction aléatoire - "Aléa.Entre.Bornes" pour les initiés -, selectionne le lieu de leur prochaine escapade.
Ainsi, chaque mois, les deux amis partent à la decouverte d'une rue avec une méthodologie bien rôdée. Entre sociologie, urbanisme et cervoises, les explorateurs du dimanche se mettent en quête de l'identité des quartiers. Alimentée par des rencontres et des découvertes architecturales, la balade fait l'objet d'un billet savamment rédigé illustré d'une photo.
Loin du miroir d'eau et des quais ravalés, Vincent et Pierre-Marie tendent à mettre en lumière un Bordeaux moins clinquant que l'image qu'il véhicule actuellement. Comme un petit pied de nez au classement du Lonely Planet, ils ont d'ailleurs lancé le #BdxTendance. Ce concours invite les contributeurs à leur envoyer des photos / anecdotes / coups de cœur du « Bordeaux qui n'a pas encore tout à fait disparu : celui des troquets crasseux, du Bordeluche grossier et des grattons bien gras »... Et Dieu sait qu'il en reste un paquet !
