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Les Fantômes d\'Ismaël : FooouuUU, foouuUUU !

Publié le 17 mai 2017 à 00h00

Modifié le 23 mai 2017 à 11h04

par La Rédac'

On m'avait dit juste avant que je quitte le bureau en direction du ciné : « Desplechin est fou ! ». Je n'irai pas jusque là, je ne connais pas le bonhomme et, quand bien même, je ne suis pas psychiatre. Cependant, je crois pouvoir dire que son dernier film est fou, tant dans le sens de "génial" qu'on lui accorde aujourd'hui volontiers, que comme comportant une dose certaine de folie. Dans les deux cas, c'est positif.


Le pitch est assez simple, du moins en apparence : Ismaël, réalisateur talentueux et reconnu, planche sur son prochain film, sorte de biographie romancée de son frère dont le personnage principal se nomme Yvan Dédalus (un nom récurrent chez Desplechin). Pour le soutenir, Sylvia est là, qui partage sa vie depuis deux ans. Elle est astrophysicienne, et quand il l'a rencontrée, elle vivait seule... un peu comme lui d'ailleurs, car sa femme, Carlotta, est partie il y a vingt ans sans plus jamais donner de nouvelles. Alors que les deux tourtereaux profitent d'un séjour au bord de la mer, Carlotta réapparait subitement, bien décidée à récupérer son mari.

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Ce point de départ laissait augurer le pire, à savoir un presque huis-clos en bord de mer à base de trio amoureux, de paroles chuchotées et de crises de colère sur-jouées, comme le montrait la bande-annonce. Il n'en est rien, rassurez-vous. Déjà parce que le trio d'acteur dont on parle ici est absolument parfait. Amalric possède un physique, un regard très particulier, qui le place d'office à la limite de la folie, et Cotillard sait tout jouer, ça n'est plus à démontrer. Là encore elle impressionne, passant de la douceur la plus candide à une sorte de psychose rentrée qui fait froid dans le dos. Charlotte Gainsbourg, quant à elle, est l'élément "sain" du trio, celle qui exprime des sentiments simples, la tristesse, la colère, la peur, connus du spectateur, elle est notre contact avec la réalité, là où les deux autres fonctionnent comme des vecteurs d'extrêmes. 

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Mais si le film ne tombe pas, et loin de là, dans le drame romantique facile, c'est aussi parce que le cadre narratif se dérobe vite sous nos pieds. Entre les ellipses temporelles, les retours en arrière et les alternances entre l'histoire de base et celle du film dans le film (celui que réalise Ismaël et dont Louis Garrel est le personnage principal, en passant), Desplechin nous raconte plusieurs histoires, en refusant à dessein de choisir un personnage principal. Reste que chacune de ces quatres figures narratives a un point commun avec les autres : le fait de vivre ou d'avoir déjà vécu plusieurs vies en une seule. C'est là que réside, à mon sens, le propos de Desplechin, qu'il amène de main de maître au fur et à mesure qu'on avance dans le film. Comme le dit Yvan quand on lui demande combien de vies il a vécues : « comme tout le monde je crois, deux ou trois... » 

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Arnaud Desplechin tente de nous montrer, avec des personnages fracturés et ce film aux niveaux de lecture multiples, que la vie d'un être humain ne peut s'envisager de manière linéaire, que comme l'Univers, elle comporte plusieurs dimensions. Entre le génie et la folie, la limite est souvent ténue...


Les Fantômes d'Ismaël
, d'Arnaud Desplechin

Avec Mathieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg, Louis Garrel
En ce moment au cinéma
Le trailer, c'est par là

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Le centre-ville de Bordeaux sera définitivement interdit aux voitures d'ici 2026

Publié hier à 20h30

par La Rédac'

Une annonce retentissante vient de secouer Bordeaux : le centre-ville sera totalement interdit aux voitures au 1er janvier 2026. Ce projet ambitieux, porté par la mairie, a pour objectif de transformer radicalement la circulation dans la ville, en mettant un terme définitif à l’ère des véhicules motorisés au cœur historique de la capitale de la Gironde.

La fin définitive des moteurs à Bordeaux

D’ici deux ans, le centre de Bordeaux deviendra une vaste zone piétonne, où seuls les transports publics, les vélos, et les piétons auront accès. Les rues bordelaises, qui avaient déjà fait l'objet de quelques expérimentations ces dernières années, seront entièrement réaménagées pour offrir un espace plus sûr et agréable à ses habitants et à ses visiteurs.

Le coût total du projet est estimé à 450 millions d’euros, une somme qui comprend l'installation de nouvelles infrastructures de transport, des aménagements paysagers et l’extension du réseau de tramway. Pierre Lemoine, adjoint au maire de Bordeaux, souligne que "cette initiative fait partie d’un plan à long terme pour redonner de l’air à nos quartiers, améliorer la qualité de vie et réduire la pollution. Bordeaux doit se réinventer et devenir une ville modèle en matière de mobilité durable."

Un nouveau centre-ville aménagé par étapes 

Le projet sera progressivement mis en œuvre à partir de juin 2025, avec des premières étapes qui concerneront les zones autour de la Place Pey-Berland. Les rues commerçantes comme la rue Sainte-Catherine seront parmi les premières à bénéficier de cette nouvelle configuration. Le planning des futures zones est actuellement en cours d'élaboration.

Les répercussions pour les Bordelais sont importantes. Marie Legrand, commerçante de la rue du Loup, se dit optimiste : "Cela risque de changer beaucoup de choses, mais à long terme, je crois que ce sera bénéfique pour tous. Plus de piétons, plus de cyclistes, moins de voitures : c’est un futur que j’attends avec impatience."

À Bordeaux, la voiture cède donc définitivement sa place à la mobilité douce, et les Bordelais pourront profiter d’un centre-ville plus calme et plus écologique d’ici 2026.

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