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« Chaque fraction de degré compte » : le 6e rapport du Giec alerte sur la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C

Publié le 21 mars 2023 à 16h42

Modifié le 21 mars 2023 à 18h59

par Auriane Camus

En plein cœur des débats et des manifestations contre la réforme des retraites, un sujet d’un tout autre ordre ne doit pourtant pas être éclipsé : celui de l’avenir de notre planète et de nos civilisations. Lundi 20 mars, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies a publié son sixième rapport. Le dernier avait été publié en 2014. Il constitue la synthèse de près de neuf années de travail sur le changement climatique et ses conséquences, et doit permettre aux “décideurs” de prendre les mesures adaptées à la préservation de notre environnement.

Les experts alertent sur le fait qu’il existe une « fenêtre de tir très courte » pour « garantir un avenir vivable et durable pour tous ». Ils rappellent une nouvelle fois que « le changement climatique est une menace pour le bien-être de l'humanité et la santé de la planète » et qu’il n’est donc pas un sujet à prendre à la légère.


La planète se réchauffe plus vite que prévu

D’après les chiffres rapportés par la synthèse sortie ce lundi 20 mars, la température moyenne sur Terre a augmenté de +1,09°C sur la dernière décennie par rapport à la période 1850-1900. Le Giec précise qu’au moins 98 % de cette hausse est « incontestablement » due aux activités humaines, notamment à la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) qui ont émis des gaz à effet de serre à un rythme croissant. La concentration actuelle en CO2 dans l'atmosphère serait ainsi « la plus élevée depuis au moins 2 millions d'années ».

Vu l’état actuel des choses, le Giec estime que le réchauffement planétaire devrait atteindre 1,5°C d’ici les années 2030, alors que l'Accord de Paris pour le climat signé en 2015 fixait un objectif : limiter la hausse à 1,5°C en 2100.

Au-delà des conséquences sur la température atmosphérique, le réchauffement climatique « conduit à une augmentation de la fréquence et de l'intensité des événements météorologiques extrêmes » tels que les incendies, inondations, canicules, etc. Ces derniers « ont eu des effets de plus en plus dangereux sur la nature et les populations dans toutes les régions du monde » d’après le Giec. Le groupe cite de très nombreuses autres conséquences, comme la baisse de la sécurité alimentaire, dû notamment à une baisse des récoltes, un mauvais accès à l'eau, la surmortalité, mais aussi l'effondrement de la biodiversité en raison de l'extinction de centaines d'espèces animales et végétales ou encore la montée des océans entraînant une forte disparition des territoires insulaires. « Chaque fraction de degré compte et intensifie les risques », décrit le Giec.


Des mesures insuffisantes contre le changement climatique

Bien que les plans d'adaptation et les politiques pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre se soient multipliés dans tous les secteurs et dans de nombreuses régions du monde, le Giec estime que les mesures prises par les gouvernements sont encore insuffisantes. Pour limiter le réchauffement à +1,5°C comme souhaité, il faudrait avoir réduit de nos émissions de CO2 de 48 % d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2019 selon les experts.


Infographie illustrant les scénarios de réchauffement futur © GIEC, 20 mars 2023.

Alors que de nombreux pays ont déclaré leur intention d'atteindre la neutralité carbone avant les trente prochaines années, « peu de politiques ont été mises en place pour tenir cette promesse », selon les scientifiques. Or, de nombreuses « options d'atténuation et d'adaptation efficaces et peu coûteuses » sont déjà à disposition des institutions locales et nationales, mais aussi de la coopération internationale. Le Giec cite notamment le passage « des énergies fossiles vers des sources non ou peu émettrices en gaz à effet de serre » comme le solaire ou l’éolien, mais aussi la reforestation, la diminution de l’alimentation carnée ou encore le captage du carbone pour « compenser les émissions difficiles à baisser ».

Pour la première fois de son existence, le Giec mentionne également la notion de « sobriété énergétique » dans son rapport et estime que la population a un rôle à jouer pour limiter le réchauffement « par des changements de comportements et de mode de vie ». Aujourd’hui, 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont directement menacées par les conséquences du réchauffement climatique dans le monde, majoritairement dans des zones vulnérables et peu développées, alors qu’elles ont le moins contribué au changement climatique actuel.

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Le coût total du projet est estimé à 450 millions d’euros, une somme qui comprend l'installation de nouvelles infrastructures de transport, des aménagements paysagers et l’extension du réseau de tramway. Pierre Lemoine, adjoint au maire de Bordeaux, souligne que "cette initiative fait partie d’un plan à long terme pour redonner de l’air à nos quartiers, améliorer la qualité de vie et réduire la pollution. Bordeaux doit se réinventer et devenir une ville modèle en matière de mobilité durable."

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Le projet sera progressivement mis en œuvre à partir de juin 2025, avec des premières étapes qui concerneront les zones autour de la Place Pey-Berland. Les rues commerçantes comme la rue Sainte-Catherine seront parmi les premières à bénéficier de cette nouvelle configuration. Le planning des futures zones est actuellement en cours d'élaboration.

Les répercussions pour les Bordelais sont importantes. Marie Legrand, commerçante de la rue du Loup, se dit optimiste : "Cela risque de changer beaucoup de choses, mais à long terme, je crois que ce sera bénéfique pour tous. Plus de piétons, plus de cyclistes, moins de voitures : c’est un futur que j’attends avec impatience."

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