A l'heure où, bien au chaud, tu t'apprêtes à déguster dinde, champagne et chocolats fins, d'autres se préparent à passer une nouvelle nuit dehors. Alors certes, les gens meurent à Alep. Certes, des réfugiés se noient dans la méditerranée. Mais il n'y a pas d’échelle dans la souffrance. Et Pascal, à l'origine du collectif Bordelais, "Merci pour l'invit" l'a bien compris.
Il y a un peu plus d'un an, ce musicien, directeur de la filière musique à l’Université Bordeaux-Montaigne, répondait aux hommes politiques, qui invitaient le gouvernement à "s'occuper de nos SDF, plutôt que des migrants".
Soufflé par des sans-abris de la rue Sainte-Catherine, le post facebook publié par Pascal, sous le nom du Collectif Merci pour l'invit, fait le tour du web en quelques jours. 40 000 partages en une semaine. Et les réponses ne se font pas attendre. Des milliers de volontaires proposent spontanément d'héberger un sans-abri pour une nuit.
Fort de cet élan de solidarité national, Pascal continue à faire vivre le projet. Par la formation d'une chorale de SDF et de personnes en situation précaire, d'une part. Par une application destinée à créer un lien entre SDF et bénévoles d'autre part. Sortie en novembre dernier, avec le concours de Guillaume Cherel, de Bordeaux Métropole, ce nouveau vecteur de solidarité met en contact des volontaires prêts a offrir un café, un repas ou un logement aux personnes vivants dans la rue.
Seul ombre au tableau : le déséquilibre entre le nombre de bénévoles et de SDF. Si "40% d'entre eux sont équipés d'un smartphone", selon Pascal, difficile de leur faire connaître l'appli. "Il faudrait que toutes les asso bordelaises transmettent l'information", insiste le professeur de musique.
"Lorsqu’on pense qu’il suffirait que moins de 10% des Français hébergent un sans-abri, seulement 3 jours par an, pour que plus personne, en France, ne dorme dans la rue" se plaît à rappeler le collectif...