Monument historique depuis 1921, la célèbre porte Dijeaux borde la place Gambetta de Bordeaux. Entièrement revue et réaménagée, les riverains pensaient alors que le vacarme était derrière eux. Mais non. Le monument historique depuis 1921 subira un petit coup de jeune. Exposé à la pollution automobile avant la piétonnisation de 1974 et la proximité de la place, l’ensemble de l’ouvrage est très encrassé, surtout dans les parties peu lavées (intrados de l’arcade, renfoncements protégés, sous-face des corniches et bossages). Une fois nettoyées et traitées par biocide, les sculptures seront minéralisées et renforcées.
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Le saviez-vous ?
L’actuelle Porte Dijeaux est la troisième du nom. Elle aurait été, selon Camille Jullian, la porte de Jupiter, « porta Jovia ». Cette porte qui faisait communiquer la ville avec le faubourg Saint-Seurin, servait aussi de défense en cas d’attaque venant du faubourg. Elle remplit d’ailleurs ce rôle en 1650, pendant la Fronde, et résiste douze jours au siège du Maréchal de la Mailleray après qu’il eut, à la tête des troupes royales, occupé le faubourg Saint-Seurin.
Pour continuer les embellissements de Bordeaux effectués par l’intendant Tourny, les jurats décidèrent, en 1746, la création de la place Dauphine (actuelle place Gambetta) entre les anciennes portes du XIVème siècle Dauphine et Dijeaux et, en conséquence, la démolition de la demi-lune au-devant de celle-ci. En fait, la porte elle-même fut aussi détruite et, en 1748, commencèrent les travaux d’érection de la nouvelle œuvre de Nicolas Portier. Elle marque l’aboutissement sur la place Dauphine d’une longue rue droite qui, partant de la place royale ouverte sur le fleuve, n’est autre que l’ancienne artère romaine « decumanus » qui menait à la porte de Jupiter.
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