Qui de Lyon, Cannes et Paris accueillera le futur musée national du Cinéma annoncé par la ministre de la culture Rachida Dati ? D’un côté, Cannes, ville du plus grand festival de cinéma au monde, rêve de prolonger sa magie au-delà de ses quinze jours annuels de strass et de paillettes. Avec des dizaines de millions déjà sur la table, la cité azuréenne affiche une volonté farouche. Mais a-t-elle l’aura historique nécessaire pour devenir le cœur battant du 7ᵉ art toute l’année ? Pas si sûr.
De l’autre, Paris. La capitale dispose de la Cinémathèque française et de collections impressionnantes, disséminées aux quatre coins de la ville. Un récent rapport de la Cour des comptes plaide pour leur regroupement en un lieu unique, un projet en gestation depuis des lustres. Mais là encore, rien de concret. La Cinémathèque semble plus attachée à son rôle de sanctuaire cinéphile qu’à une institution nationale d’envergure populaire.
Lyon, Cannes et Paris en capitale du cinéma ?
Et puis, il y a Lyon. Là où tout a commencé. La ville des frères Lumière, où les premières images animées ont vu le jour, possède déjà un institut mondialement reconnu. Son directeur, Thierry Frémaux, est une figure incontournable du cinéma, et la mairie est prête à soutenir une extension ambitieuse du musée Lumière. Un grand centre européen de la photographie et une valorisation inédite des fonds patrimoniaux pourraient en faire un musée de référence.
Alors, Lyon peut-elle l’emporter ? « Il n’y a pas photo », affirme Audrey Hénocque, adjointe aux Finances et à la Culture, dans des propos relayés par Tribune de Lyon. Mais un musée national nécessite des financements d’État. Pour l’instant, tous les acteurs avancent leurs pions en attendant les élections et les arbitrages budgétaires du gouvernement. Une chose est sûre : si le cinéma devait avoir un temple, il semblerait bien que son adresse soit déjà écrite...
Source : Tribune de Lyon