Histoire de Lyon : la crypte des Brotteaux, l'ossuaire qui regroupe des dizaines d'ossements dans le 6e

4 ans après la Révolution Française, en 1793, la France est sous le régime de la Terreur. Le peuple lyonnais se révolte, manifestant principalement pour son droit de croyance. En réponse à cette violence, la Convention (qui dirige le gouvernement) prend la décision de faire taire les contre-révolutionnaires, et envoie ainsi l’Armée des Alpes sur le terrain. Alors que les volontaires lyonnais se voient vaincus, la Convention a soif de vengeance : tous ceux qui avaient participé de près ou de loin aux mouvements de révoltes sont emprisonnés et jugés.

Des massacres en masse dans toute la ville 

C’est à ce moment là que commence le massacre : Hommes, femmes ou enfants, la plupart ont été guillotinés sur les places Bellecour, Terreaux et Brotteaux. On estime le nombre de morts a plus de 2000 entre octobre 1793 et avril 1794. Dès l’année suivante, un cénotaphe est construit près des Brotteaux afin de rendre hommage aux victimes. Il faudra patienter jusqu'en 1819 pour qu’une chapelle expiatoire pyramidale soit construite, servant de cercueils aux ossements des victimes, dont les corps se chevauchent dans une dizaine de fosses communes. L’urbanisme à Lyon finira par démolir l’édifice, qui sera reconstruit par Paul Pascalon quelques mètres plus loin : la fameuse crypte des Brotteaux.

Aujourd’hui, c’est ce même édifice au style néo-byzantin qui abrite les ossements des victimes, préservés par la chaux. Si vous tentez la visite, accrochez-vous : un tas d’os vous attend dans un silence glaçant (mais nécessaire au respect du lieu), ainsi que la liste des noms des victimes, gravées sur des plaques de marbre. La visite est glauque, certes, mais nous permet de plonger dans l’histoire de Lyon pendant quelques minutes, et d’en apprendre davantage sur notre chère capitale des Gaules. Un moment que vous n’êtes pas prêts d’oublier !

Caché derrière une façade discrète du 3e arrondissement, le Musée des Moulages est un véritable trésor pour les amateurs d’art et d’histoire. Son incroyable collection, initialement destinée à l’enseignement de l’histoire de l’art et de l’archéologie, s’est peu à peu transformée en un espace de médiation ouvert à tous. Aujourd’hui, il rassemble près de 2000 moulages en plâtre, répliques grandeur nature de chefs-d’œuvre sculptés de l’Antiquité au XIXe siècle.

© Studio Erick Saillet

L’exposition permanente propose un parcours fascinant où se croisent dieux grecs, figures mythologiques et vestiges d’architecture antique. Chaque salle plonge les visiteurs dans un univers différent : art funéraire, sculpture monumentale gothique ou encore l’évolution de la représentation du corps humain à travers les âges. Parmi les pièces emblématiques, on retrouve la célèbre Victoire de Samothrace, le groupe de Laocoon ou encore l’Aurige de Delphes, autant de chefs-d’œuvre accessibles sans prendre l’avion.

Un musée totalement payant et libre d'accès

La galerie médiévale, quant à elle, se distingue par son projet innovant de mise en couleur via un système de vidéo-mapping, offrant un regard inédit sur la sculpture gothique. Une initiative qui prouve que ce musée, bien qu’ancré dans l’étude du passé, sait jouer avec les technologies modernes pour enrichir l’expérience des visiteurs.

Autre atout non négligeable : l’entrée est totalement gratuite. Pour en profiter, il suffit de pousser les portes du musée les mercredis et samedis après-midi. Un rendez-vous à ne pas manquer pour voyager à travers l’histoire de l’art sans quitter la ville.