Sous les pavés lyonnais, un dédale de galeries alimente les fantasmes les plus fous. Les arêtes de poisson, ces tunnels creusés sous la colline de la Croix-Rousse, sont au cœur d’un débat patrimonial : les élus du 1er arrondissement souhaitent les inscrire aux monuments historiques. Une demande qui sera étudiée lors du prochain conseil municipal et qui pourrait marquer un tournant dans la préservation de ce site méconnu, régulièrement visité – et parfois dégradé – par les amateurs d’exploration urbaine.

© David Patin
Car ces galeries, ce ne sont pas que des souterrains. Seize couloirs de 32 mètres de long, reliés à un axe central, dont l’origine intrigue encore les chercheurs. Loin des rumeurs de trésors templiers ou de passages secrets menant à Fourvière, les dernières études archéologiques suggèrent qu’elles auraient servi à stocker des métaux précieux ou des denrées alimentaires destinées au sanctuaire des Trois Gaules. Une hypothèse renforcée par la datation au carbone 14 de graffitis augustéens, vieux de plus de 2 000 ans, qui ornent toujours certaines parois.
Un patrimoine lyonnais enfin reconnu ?
Ce mystère, associé à l’architecture atypique du site – des blocs calcaires rougeâtres provenant du Mâconnais, peu communs à l’époque romaine – fait des arêtes de poisson un cas unique dans le monde antique. Pourtant, leur redécouverte est récente. Dans les années 1950, une série d’éboulements met en lumière ces galeries oubliées, entraînant des explorations qui, soixante-dix ans plus tard, peinent encore à percer tous leurs secrets.
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Si leur classement est validé, ces catacombes lyonnaises bénéficieront d’une protection renforcée, freinant ainsi les intrusions sauvages. En attendant, les curieux peuvent déjà s’y aventurer… virtuellement, grâce à une visite en ligne accessible depuis le printemps. Fascination garantie !
Source : Le Figaro