A l’heure où Lyon milite contre la prolifération des voitures en ville, le Sytral a décidé de lancer une étude de faisabilité pour voir s’il serait possible de rendre gratuit le réseau des transports en commun lyonnais. Une utopie qui existe déjà dans plusieurs villes de taille moyenne en France.
Imaginez un monde où le métro, le tram et le bus seraient des transports entièrement gratuits pour les Lyonnais. Quel bonheur ça serait… Réveillez-vous : on en est encore très loin mais le Sytral, l'autorité organisatrice des transports en commun lyonnais, a décidé de lancer une étude pour analyser la faisabilité d’une telle mesure. Dans les faits, cette décision viserait à inciter les habitants à abandonner la voiture pour privilégier les transports en commun d’ici 2020. Ah mais au fait, il n’y aurait pas des élections municipales et métropolitaines en 2020 par hasard ?
Si ce système de gratuité des transports existe déjà dans des villes de taille moyenne en France (Dunkerque et Châteauroux par exemple), aucune ville aussi importante que Lyon n’a pour l’heure réussi à rendre ce doux rêve possible. Car plusieurs ombres sont au tableau : d’abord, le réseau TCL est bien plus complexe et étendu que celui des autres villes citées. Ensuite, les abonnements et tickets représentent près de 30% du financement total du réseau. Il serait donc très difficile de se passer d’une telle somme. D’autant que la gratuité pure et parfaite n’existe pas, quelqu’un devra payer quoiqu’il arrive. Et la question à 100 millions de dollars qui en découle : qui ?
Une étude pour prouver que ça ne fonctionne pas ?
Comme l’expliquent nos confrères de Lyon Capitale, le véritable but de ce genre d’étude n’est pas de vérifier la faisabilité du projet mais plutôt de démontrer qu’il est impossible à réaliser. A Paris, Anne Hidalgo a longtemps fait miroiter la gratuité avant de démontrer qu’elle coûterait bien trop chère à la collectivité et qu’elle pourrait durement impacter l’environnement. Mais dans leur malheur, nos amis Parisiens vont prochainement bénéficier d’un coup de pouce : la gratuité des transports pour les enfants de 4 à 11 ans à compter de septembre prochain et un remboursement partiel des abonnements des élèves du secondaire. C’est déjà ça.
Parmi les fervents défenseurs de la gratuité du réseau TCL, Nathalie Perrin-Gilbert en a fait l’un de ses principaux arguments en vue des élections municipales de 2020. Mais d’après plusieurs sources proches du dossier, cette mesure aurait surtout l’effet de dévaloriser le réseau TCL aux yeux des gens, encore plus par les temps qui courent. Alors cessons de somnoler et affrontons la terrible réalité : c’est pas demain la veille. Et 2020 non plus.