Comme l’a si bien dit l’illustre Andy Warhol : « Tout le monde est très beau, ou alors personne ». Nous aussi, on pense que tout le monde est beau. Pourtant, la société aime bien nous faire croire le contraire. Depuis la nuit des temps, on s’exhorte à nous faire croire que l’homme ou la femme parfait·e existe — même Léonard de Vinci et son homme de Vitruve l’ont fait — à coups de tops des personnes les plus sexy du monde et autres classements sans aucun fondement.
Et désormais, c’est au tour de la technologie de créer de nouvelles normes de beauté irréalistes. Une intelligence artificielle a en effet généré les portraits de l’homme et de la femme "parfait·e", en se basant sur des photos de personnes ayant suscité le plus d'avis positifs sur les réseaux sociaux. Plusieurs milliards d’images ont été scannées sur le net pour obtenir ce résultat. Sans grande surprise, le résultat nous prouve que les standards de beauté ont encore de beaux jours devant eux.
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Des normes de beauté irréalistes et discriminantes
Les images ont été obtenues dans le cadre d’une étude menée par le groupe Bulimia Project, spécialisé dans la sensibilisation aux troubles du comportement alimentaire. Ce dernier a eu recours à plusieurs intelligences artificielles (Stable Diffusion, DALL-E 2, Midjourney) pour produire le portrait physique de « la femme "parfaite" en 2023 » et de « l’homme "parfait" en 2023 », mais aussi les images des corps masculins et féminins "parfaits" selon les réseaux sociaux en 2023.
Du côté des hommes, les images révèlent des mâchoires très définies, des pommettes ciselées et, surtout, beaucoup de muscles. Chez les femmes, on découvre les caractéristiques classiques mises en avant sur toutes les couvertures de magazine : cheveux longs, poitrine importante, nez fin, bouche pulpeuse, peau lisse… Bref, des corps et des visages standardisés et très peu inclusifs, puisque les résultats montrent des personnes majoritairement blanches et seuls quelques exemples de personnes non-caucasiennes sont ressortis.
Des images ultra sexualisées et troublantes
L’étude a relevé que les images générées par IA étaient également beaucoup plus sexualisées que celles trouvées sur le web. En effet, les résultats montrent des corps avec des formes disproportionnées et troublantes, qui ne peuvent correspondre à la réalité de l’anatomie humaine. En bref : big boobs, tailles ultra fines et muscles surgonflés.
The Bulimia Project affirme que ces résultats sont liés à la standardisation des corps induite par la société et évoque des « normes de beauté irréalistes » qui « peuvent nuire à la santé mentale et physique ». L'entreprise rappelle également qu’« à l'ère des filtres Instagram et Snapchat, personne ne peut raisonnablement atteindre les normes physiques fixées par les médias sociaux ».
