Lyon est déjà dans le turfu ! Le campus scientifique de la Doua abrite la seule serre française entièrement dédiée à l’agriculture du futur. Un petit local dans lequel une technologie de pointe tente de mettre au point les légumes et aromates de demain.
"La salade est ferme, on voit tout de suite qu’elle est fraiche. Et son croquant prouve bien qu’elle ne sort pas d’une chambre froide. Ca n’a vraiment rien à voir". Au micro de TF1, Damien Tourre, chef cuisto du restaurant le KFé Thiers (6e arrondissement), balance de grandes éloges à la salade qu’on lui propose de déguster. Ce que le spécialiste ignore encore, c’est qu’elle vient tout droit de la serre du futur...
La Doua, terre d’avenir (qui l’eût cru…?)
Dans le campus de la Doua (villeurbanne), tout près des locaux de l'INSA, se cache l’avenir de l’agriculture urbaine. Et pas dans un immense hangar digne de Versailles… Non, le futur de l'agriculture mondiale tient dans un petit site pilote d’à peine 50m2. Confiné, totalement aseptisé (pas d’insectes ni bactéries) et bardé de technologie du sol au plafond, l’espace sent bon l’expérience scientifique.
Salade, basilic, coriandre, menthe ou encore sauge sont plantées en pot et circulent sur de vastes chariots automatisés. Toutes les heures, les pots sont plongés dans une eau totalement retraitée (pour éviter les produits phytosanitaires et chimiques) et gorgée de sels minéraux, éléments incontournables à la croissance des pousses.
Des légumes qui murissent deux fois plus vite
Au plafond, de nombreuses LED offrent la possibilité de reconstituer tout type de climat et de rayon solaire. En ce moment, on est calé sur le climat français au mois de juin. La raison ? Elle est toute simple : d’après les ingénieurs agronomes, le goût d’une plante dépend à 60 % de sa source de lumière. Plus la densité de lumière est forte et plus la plante grandira vite. C’est pourquoi les journées de chaque plantation sont faites de 16h de soleil et 8h de nuit.
Alléluia ! La salade arrive à maturité au bout de 6 semaines, soit deux fois moins qu’une salade issue d’un champ, avec seulement 25 litres d’eau utilisée et pas l’ombre d’un pesticide.
Un concept envié…qui coûte bonbon
Mais il y a un hic : les pépettes… Les légumes "du futur" coûtent aujourd’hui deux fois plus cher que les légumes vendus chez les maraichers traditionnels. Et si on y ajoute la facture d’électricité monstrueuse, on côtoie les sommets…
Mais des solutions existent. Parmi elles, l’idée d’installer l’unité sur un toit alimenté par des panneaux photovoltaïques ou en sous-sol en se servant du biogaz (combustible résultant de la fermentation de déchets organiques naturels).
Quoiqu’il en soit, le concept a d’ores et déjà séduit de nombreuses villes prêtes à suivre le bon exemple lyonnais. Pourquoi suivre la tendance quand nous sommes la tendance ?!