C’est un nouveau lieu de pèlerinage qu’on vient de dénicher. Le petit village de Saint-Symphorien-sur-Coise dans les Monts du Lyonnais détient l’un des titres les plus prisés de la galaxie. Plus beau village du monde ? Non mais pas loin. Village le plus riche de France ? Certainement au niveau du patrimoine gastronomique. Fin du suspense : Saint-Symphorien-sur-Coise est la capitale MONDIALE du saucisson sec. La raison : un quart de la production nationale de saucisson vient du village de 4 000 habitants qui abrite la fabrique Cochonou, « le bon, le vrai comme on l’aime chez nous ».
Une vieille saucisse asséchée
Chaque jour, un peu plus de 100 tonnes de saucisson sortent des séchoirs des différentes maisons locales comme Aoste (Cochonou), France Salaisons, Val de Lyon ou encore Chillet. Mais la tradition charcutière de la commune trouve son origine beaucoup plus loin, lorsque Martel, un ancien soldat de Louis XV, tombe par hasard sur une vieille saucisse asséchée au fond d’une armoire de son logement de la place du marché. Interpellé par cette trouvaille, l'intéresse décide alors de goûter et succombe (dans le sens du plaisir hein) immédiatement à ce goût unique.
Du saucisson exporté jusqu'à New York
À la fin du XIXe siècle, le dénommé Pierre Loste décide d'industrialiser la charcuterie de son beau-père, Jean-Louis Mauvernay, et fait du saucisson sa marque de fabrique. D'après les dires de l'époque, le saucisson made in Saint-Symphorien-sur-Coise s'exporte alors jusqu'à New York ! Rachetée en 1950 par la firme Olida, l'entreprise familiale devient l'un des leaders du marché et lance la marque Cochonou en 1971. D'après l'ancien maire de la commune Thomas Gassilloud (aujourd'hui député), "l’industrie du saucisson emploie 500 des 2 000 salariés de la commune" (propos recueillis par Le Progrès).
N’en déplaise aux chauvins, le saucisson sec ne vient pas de Lyon où la rosette lui a toujours volé la vedette. Mais ça ne changera jamais rien à l’amour inconditionnel qu’on lui porte (même si on a la nausée en imaginant une rondelle suinter sous cette chaleur d’enfer…).