Au tournant du XXe siècle, Lyon cherchait des solutions innovantes pour surmonter les défis géographiques posés par ses collines escarpées. La réponse fut la création de la Ficelle des Morts, un funiculaire destiné à relier la gare Saint-Paul au cimetière de Loyasse. Un moyen de transport pratique pour les vivants, mais aussi une voie pour les défunts vers leur dernier lieu de repos : le cimetière de Loyasse.

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Le dernier voyage des morts
Cette ligne de funiculaire, empreinte d'une touche lyonnaise bien particulière, n'a malheureusement pas rencontré le succès escompté. La Ficelle des Morts, malgré son dessein altruiste, s'est avérée être un pari déficitaire. Les Lyonnais ne l'ont pas adoptée, et le funiculaire a connu une fin prématurée en 1937. Une fois le funiculaire fermé, le tunnel servit d’abri pendant la Seconde Guerre mondiale, et plus récemment de lieux de rassemblement nocturnes pour y pratiquer des messes noires. En apprenant cela, la ville décida de fermer définitivement la ficelle des morts. Mais il semblerait que quelques-uns arrivent toujours à y accéder…

© Tchorski - Vincent Duseigne
Ce qui reste aujourd'hui de cet ambitieux projet est un tunnel aux dimensions impressionnantes, s'étirant sur 514 mètres à travers des terrains difficiles. L'exploration de la Ficelle des Morts offre un voyage dans le temps, où l'on peut presque sentir l'ambiance de ces années révolues.
Un témoin funeste (et secret) du passé de Lyon
Mais l'histoire de la Ficelle des Morts est également marquée par des défis et des échecs. Les éboulements dans le tunnel et les problèmes géotechniques ont été des signes annonciateurs d'un destin malheureux. Le tunnel, abandonné depuis des décennies, est un témoignage silencieux des erreurs du passé. Visiter la Ficelle des Morts, c'est se plonger dans une aventure urbex unique, découvrant les vestiges d'un projet audacieux qui n'a pas survécu au test du temps. Une expérience entre exploration, histoire et mystère avec une touche morbide comme on l'aime.

© Tchorski - Vincent Duseigne
Merci à Vincent Duseigne pour les photos !