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La Métropole de Lyon songe à réduire la lumière pour faire revenir les animaux

Publié le 18 avril 2019 à 17h12

Modifié le 18 avril 2019 à 17h12

par Antoine Lebrun

L’impact de la lumière sur la biodiversité et l’environnement est bien plus important qu’on ne le pense. Pour revoir la véritable couleur du ciel étoilé et faire revenir les nombreux animaux qui fuient la ville, la Métropole de Lyon s’interroge sur la mise en place d’une trame noire dans ses 59 communes.


L’urbanisation croissante des des dernières décennies a engendré un développement marqué de l'éclairage artificiel nocturne. Ces nombreux points d'éclairage (lampadaires, enseignes, phares de voitures…) entraînent un phénomène de pollution lumineuse dont l'impact sur la biodiversité est de plus en plus reconnu, notamment sur les déplacements de la faune pendant la nuit. À Lyon, de nombreuses espèces jadis présentes dans l’agglomération disparaissent peu à peu pour s’exiler vers des zones plus obscures. Des chauve-souris aux petits insectes en passant par les oiseaux, la liste des êtres impactés est interminable.

Pour lutter contre ce phénomène et réduire l’impact nocif sur la biodiversité et l’environnement, la Métropole de Lyon étudie la mise en place d’une trame noire sur le territoire des 59 communes qui la composent. L’idée : réduire l’intensité lumineuse de l’éclairage artificiel pour retrouver la couleur du ciel, épargner au maximum l’environnement et faire des économies d’énergies. Si l’initiative est louable, un épineux problème se pose : comment réduire la lumière sans altérer la sécurité des piétons ? C’est toute la complexité de la chose.

C'est pas demain la veille

Dans le cadre du futur règlement local de publicité métropolitain qui prévoit de « limiter les dispositifs publicitaires lumineux », la Métropole de Lyon songe à soumettre une proposition aux élus. Mais malgré toute la bonne volonté du monde, seules les communes peuvent décider de l’exploitation de leur éclairage, la Métropole n’ayant qu’un rôle d’influence dans ce domaine. Pour mener à bien ce projet, l’idée serait donc de dessiner les contours d’une trame noire, ou un réseau écologique formé de réservoirs et de corridors propices à la biodiversité nocturne, dans les 59 communes de la métropole.

Cette trame noire pourrait, à terme, permettre aux Lyonnais de redécouvrir la vraie couleur du ciel mais aussi et surtout de respecter la reproduction des oiseaux et de faire des économies d’énergie. Aujourd’hui, une trame noire existe déjà dans les cimetières de la ville, sur une zone équivalent à 42 hectares, qui reste donc dans le noir à la tombée de la nuit. Une chouette idée qui a permis au hibou petit duc de faire son retour au cimetière de la Guillotière, comme nous le rapporte Le Progrès

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par Antoine Lebrun

Pendant longtemps, le zoo du parc de la Tête d’Or a été considéré comme un incontournable du patrimoine lyonnais, un lieu où les familles viennent observer lions, girafes et singes au cœur de la ville. Mais à en croire une étude inédite réalisée par l’IFOP pour l'association de défense des animaux Paz, cette image est en train de vaciller. 56 % des habitants de Lyon se disent favorables à sa fermeture, estimant que les animaux y vivent dans des conditions inadaptées.

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Les résultats sont sans appel : 54 % des Lyonnais pensent que les animaux du zoo ne sont pas heureux. Un sentiment encore plus marqué chez les jeunes générations, avec 70 % des 18-24 ans et 66 % des 25-34 ans qui prônent une fermeture et un transfert des animaux vers des sanctuaires plus spacieux. Chez les électeurs de Grégory Doucet, 78 % soutiennent cette idée, preuve que la question animale devient un sujet politique majeur.

Le zoo du parc de la Tête d'Or est-il vraiment en sursis ?

L’attachement au zoo semble également s’effriter chez ceux qui le fréquentent. Parmi les visiteurs de l’année écoulée, 50 % estiment que les animaux ne s’y épanouissent pas et 53 % soutiennent la fermeture. Autre donnée intéressante : la parentalité n’influence pas significativement l’opinion, avec 53 % des parents d’enfants de moins de 15 ans favorables à une fermeture, contre 57 % chez les autres.

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La question pourrait bien peser dans les urnes en 2026. 58 % des sondés affirment que la condition animale influencera leur vote aux prochaines municipales, un chiffre qui grimpe à 71 % chez les électeurs de Grégory Doucet. La pression est donc plus forte que jamais pour la mairie de Lyon, qui ne pourra plus ignorer cette évolution des mentalités.


L'étude complète


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