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Levée de bouclier : il faut sauver la pizzeria Carlino, menacée d'expulsion après 54 ans !

Publié le 6 juin 2019 à 14h42

Modifié le 6 juin 2019 à 14h45

par Antoine Lebrun

Menacée d’expulsion depuis le 3 juin par la justice, la pizzeria Carlino, l’une des plus anciennes pizzerias de la ville, a décidé de lutter pour sa survie en lançant une pétition. Depuis plusieurs années, le restaurant italien subit d’énormes augmentations de loyer dans un quartier à moitié possédé par un fonds souverain d’Abu Dhabi.


Commençons par le commencement : au fil des années, une grande partie de la Presqu’île lyonnaise cède aux sirènes (et aux millions) de fonds étrangers. Aujourd’hui, la moitié de la rue de la République et une partie du quartier Grolée sont la propriété d’Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), un fonds souverain d’Abu Dhabi. Comment en est-on arrivé là ? En 2004, la ville a vendu la plupart des murs du quartier à la société américaine Cargill avec l’objectif d’en faire un quartier de plus en plus prestigieux. Une belle promesse qui est vite retombée, Cargill revendant ensuite le quartier morceau par morceau à des prix excessifs aux Docks Lyonnais, une filiale de la banque suisse UBS.

À partir de là, les enseignes luxueuses ont débarqué dans le quartier, prenant la place des petits commerces qui faisaient jusqu’alors le charme des lieux. Tour à tour, le cinéma CNP, une librairie, les pâtissiers Cassati et Debeaux et même La Poste ont vu leurs loyers monter en flèche et être contraints de quitter le quartier. Désormais, c’est l’ADIA, un fonds souverain d’Abu Dhabi qui détient les murs des Docks Lyonnais.

Un loyer qui a flambé de 400% en 8 ans

On en vient finalement à l’histoire du jour : après bien d’autres avec elle, la pizzeria Carlino, installée rue de l’Arbre Sec depuis 1965, est dans l’oeil du cyclone. Alors que le loyer du local était de 7 600 € par an en 2010, celui-ci n’a cessé de grimper pour atteindre un montant de 36 660 € annuel depuis le 1er octobre dernier. En proie à de graves difficultés financières depuis le 30 juin 2017, date de cessation des paiements et l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire, la pizzeria avait appris, un an plus tôt, que ses murs étaient rachetés par ADIA sans pouvoir exercer son droit de préemption du locataire lui permettant de racheter ses propres murs.

Ce lundi, une procédure d'expulsion a été prononcée par la justice lyonnaise à l'encontre de la pizzeria Carlino. Attendue de pied ferme, la police ne s’est finalement pas présenté devant le local du restaurant. Désireuse de faire valoir ses droits et de défendre les derniers commerces indépendants de Lyon, la famille Carlino a lancé une pétition qui a déjà récolté près de 2 000 signatures.

Alors pour sauver la peau des commerces de quartier du centre de Lyon et ne pas tomber sur l’autel de la spéculation étrangère, on ne peut que vous inviter à ajouter votre paraphe à cette pétition d’une importance capitale. Pizza offerte pour tout le monde à la clé (non, on déconne).

Signer la pétition !

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La majorité des Lyonnais favorable à la fermeture du zoo du parc de la Tête d'Or selon une étude

Publié aujourd'hui à 19h00

par Antoine Lebrun

Pendant longtemps, le zoo du parc de la Tête d’Or a été considéré comme un incontournable du patrimoine lyonnais, un lieu où les familles viennent observer lions, girafes et singes au cœur de la ville. Mais à en croire une étude inédite réalisée par l’IFOP pour l'association de défense des animaux Paz, cette image est en train de vaciller. 56 % des habitants de Lyon se disent favorables à sa fermeture, estimant que les animaux y vivent dans des conditions inadaptées.

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Les résultats sont sans appel : 54 % des Lyonnais pensent que les animaux du zoo ne sont pas heureux. Un sentiment encore plus marqué chez les jeunes générations, avec 70 % des 18-24 ans et 66 % des 25-34 ans qui prônent une fermeture et un transfert des animaux vers des sanctuaires plus spacieux. Chez les électeurs de Grégory Doucet, 78 % soutiennent cette idée, preuve que la question animale devient un sujet politique majeur.

Le zoo du parc de la Tête d'Or est-il vraiment en sursis ?

L’attachement au zoo semble également s’effriter chez ceux qui le fréquentent. Parmi les visiteurs de l’année écoulée, 50 % estiment que les animaux ne s’y épanouissent pas et 53 % soutiennent la fermeture. Autre donnée intéressante : la parentalité n’influence pas significativement l’opinion, avec 53 % des parents d’enfants de moins de 15 ans favorables à une fermeture, contre 57 % chez les autres.

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La question pourrait bien peser dans les urnes en 2026. 58 % des sondés affirment que la condition animale influencera leur vote aux prochaines municipales, un chiffre qui grimpe à 71 % chez les électeurs de Grégory Doucet. La pression est donc plus forte que jamais pour la mairie de Lyon, qui ne pourra plus ignorer cette évolution des mentalités.


L'étude complète


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