Ville de longue tradition underground, Lyon abrite une scène locale qui n’a rien à envier à celle de Paris, sa rivale de toujours. De nombreuses structures tentent de s’immiscer dans les souterrains cosmopolites de la capitale des Gaules. Parmi elles, un groupe de jeunes passionnés qui s’imposent, doucement mais surement, sous l’appellation de « Harem ». Retour sur un collectif qui bouscule les foules et rythme nos week-ends.
L’histoire du collectif commence l’été dernier outre-Atlantique, à Montréal, avec la rencontre de deux aficionados de musique et ambitionnent de créer un projet artistique. De retour à Lyon, ils sont rapidement rejoints par une bande de potes amateurs de musique électronique pointue et forment alors le collectif. De là est né « Harem ». Non loin de ce lieu interdit aux plaisirs charnels que représentait le Harem ottoman, le collectif propose un héritage, une transmission d’un plaisir, à la fois visuel et auditif.
©Marie Descendit / oeuvre : MNSR
Bien décidés à exposer leur vision artistique de façon originale, loin des sentiers (re)battus, ils imposent leur identité à travers leurs afterworks à la péniche Loupika. Et en accord avec l’ambition de ce nom « Harem », les sens sont en éveil constant entre sets aux sonorités techno expérimentale et expositions d’oeuvres visuelles. Pendant que la foule se déhanche sur la techno sombre de Xâm et Capture, aux couleurs de leurs productions, Pendhore, MNSR et Across My Sight nous en mettent plein la vue en re-visitant les différentes manière de lire l’image, le texte et de percevoir les couleurs. Que ce soit la personnalité créée par MNSR sur ses mannequins, les jeux d’échelles des photos « organisms » de Pendhore, les collaborations entre Xâm et Capture ou encore la relation étroite avec leur public, tout est intime et donne ce ton non conventionnel à chaque évènement. Leurs premiers afterworks, mêlant techno et visuels de haute volée, prennent alors vite une dimension peu commune et offrent aux nuits lyonnaises de belles alternatives.
©Pendhore
Mais le crew ne s’arrête pas là et voit plus loin en lançant leurs soirées « Temps Mort ». Et le moins que l’on puisse dire c’est que les membres de Harem ont su y faire en sollicitant d’entrée de jeu des artistes comme Violet Poison et Steve Bicknell, une grande première à Lyon. Leur lieu phare? L’impérial, situé aux pieds des pentes de la Croix-Rousse à deux pas de l’Hôtel de Ville, un espace brut fait de voûtes et murs en pierres, qui s’accorde parfaitement avec cette musique sans concession. Ici, pas le temps de s’attarder sur Pierre ou Paul dans l’ambiance sombre du club, on se déchaine sans voir les heures passer, les yeux rivés sur le djbooth. Pas étonnant qu’ils ne décollent plus de cet endroit, underground comme on les aime.
Fidèles à leur ambition d’innover dans le choix des guests, les membres de Harem finissent la saison en beauté en invitant Arnaud Le Texier, P.E.A.R.L et Scalameriya. Vous l’aurez compris, Harem risque bien de nous surprendre encore pendant longtemps. À suivre de près!
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