Lyon, ses traboules, ses bouchons... et désormais ses tags qui hérissent le poil jusque chez les touristes américains. En visite dans la capitale des Gaules, John Michael Solar, citoyen américain en goguette dans nos rues pavées, n’a pas pu contenir sa colère face à ce qu’il considère comme un véritable "fléau" urbain. Résultat ? Une lettre ouverte envoyée aux autorités locales et aux médias lyonnais, dans laquelle il tape du poing sur la table (poliment, à l’américaine) pour dénoncer l’invasion des graffitis sauvages sur les murs de la ville.
"Lyon est une ville d’une richesse culturelle et architecturale incomparable", écrit-il en préambule, visiblement tombé sous le charme de Fourvière et des pentes de la Croix-Rousse. Mais sa love story avec la ville s’est rapidement heurtée à une réalité bien plus urbaine : les façades souillées par les tags, y compris sur des bâtiments historiques. Pour lui, pas de débat : ces graffitis ne relèvent pas de l’art mais du vandalisme pur et simple. "Un cri d’ego peint sur les murs d’un patrimoine commun", déplore-t-il, appelant à canaliser cette créativité débordante dans des zones dédiées, sans toucher aux pierres chargées d’histoire.
La Ville de Lyon veut accélérer le nettoyage des quais de Saône
Son appel a-t-il été entendu ? Silence radio du côté de la mairie pour l’instant, même si la Ville de Lyon a récemment annoncé vouloir accélérer le nettoyage des quais de Saône, après des mois de polémique. Depuis le début de l’année, pas moins de 15 000 m² ont été nettoyés, principalement dans le secteur classé Unesco. Mais côté répression, le compte n’y est pas vraiment : moins d’une dizaine d’interpellations en 2024 pour des tags sauvages. La raison ? L'identification des auteurs reste un casse-tête à moins de les prendre la bombe à la main.
Alors, simple coup de gueule d’un touriste un peu trop sensible au charme des vieilles pierres ou signal d’alarme légitime ? Une chose est sûre : à Lyon, le street-art continue de diviser... et de faire parler jusque de l’autre côté de l’Atlantique.
Source : Lyon Capitale