« Toi je vais te baiser ». Un jeune mec de 28 ans assiste à une scène de harcèlement dans le métro toulousain. Sa réaction a permis à la jeune fille de se sauver, et son réflexe est devenu viral. Pas besoin d'être un héros des temps modernes pour éviter à quelqu'un de se faire agresser. De simples réflexes peuvent parfois changer la donne. On vous explique comment.
« De loin, on aurait pu penser que c’était un jeune couple en train de se disputer », raconte Vincent Lahouze sur son blog, après avoir été témoin d'une agression. Un récit qui est devenu viral et a été partagé plus de 100 000 fois sur Facebook !
Pour celles ou ceux qui n'ont pas eu l'occasion de lire son récit, le voici :
« L’homme se tenait à quelques centimètres de la jeune femme, la main sur son poignet et il semblait être parti dans un long monologue pour la convaincre de rester. J’essayais d’imaginer ce qu’il avait bien pu faire pour qu’elle l’ignore à ce point. Sûrement une histoire de tromperie. C’est ce que j’ai cru, au début. Mais quelque chose dans le regard de l’homme m’a fait changer d’avis.
Alors, je me suis approché de quelques mètres, tout doucement. La jeune femme avait le visage tourné vers la vitre, elle semblait tétanisée. Je me suis approché encore, pour écouter ce que l’homme lui disait, collé à elle.
“Toi j’vais te baiser tu sais oh oui j’vais te baiser salement et tu vas aimer ça hein bien sûr que tu vas aimer ça mmh allez t’écoutes ce que j’dis petite pute réponds petite salope j’sais que tu en as envie je l’ai vu dans ton regard de petite chienne en chaleur fallait pas porter une jupe si t’es pas intéressée ouais toi j’vais te baiser…”
La jeune femme ne disait rien, le regard fixé sur son reflet, sans sourire, pétrifiée. »
Puis :« Que faire, détourner le regard, (réagis) se persuader qu’ils sont en couple, (réagis), que ce ne sont pas mes histoires, partir, prendre le métro suivant, (réagis) après tout, je ne suis pas à quelques minutes près, (oui mais la jeune femme ne semble pas bien aller du tout) je vais descendre, je ne vais pas m’en mêler, (RÉAGIS PUTAIN). C’est fou comme la peur nous paralyse dans ces moments-là, vraiment. »
Et :« Je me suis assis à côté d’eux et tout en croisant le regard de la jeune femme, je lui ai dit : “Hey Camille ! Ça faisait un bail que je ne t’avais pas vue ! Comment ça va, ma cousine ?” Puis me tournant vers l’homme, avec un grand sourire : “Je ne vous dérange pas, j’espère ?”. »
The end :« L’homme a immédiatement retiré sa main, comme si les fils de sa marionnette venaient de se couper, comme s’il venait de se brûler au contact de la peau de la jeune femme. Sans un regard, il s’est levé, et il est sorti de la rame sans se retourner. »
Cette formule magique, Vincent Lahouze ne la tire pas de nulle part mais d'un blog féministe qu'il suit notamment via Facebook. Paye Ta Shnek, c'est une excellente page qui recense des témoignages de harcèlement dans la rue ou les transports, ou d'agressions, et qui raconte comment l'intervention d'inconnu(s) leur a sauvé la mise. Se faire passer pour son compagnon, un vieil ami perdu de vue, l'amie avec qui elle a rendez-vous, ou demander un simple renseignement... Ces petites gestes peuvent parfois permettre sans agressivité de sortir de situations assez périlleuses. Pourquoi s'en passer ?
En page 2, sept exemples mis en avant sur la page Facebook
Afin de vous éclairer davantage, voici sept exemples mis en avant sur la page Facebook du groupe dont il est facile de s'inspirer. A bon entendeur !
Pour aller plus loin, vous pouvez aller voir le Tumblr qui recense des témoignages de harcèlement sexiste dans l'espace public.
