Il n’est désormais plus possible de descendre les pistes de ces deux stations françaises sur des ski. En ce début du mois d'octobre, soit environ deux mois avant le début de la saison hivernale, on apprend la fermeture définitive du Grand Puy, située en Alpes-de-Haute-Provence (04), et de l’Alpe du Grand Serre, en Isère (38).
Les élus respectifs des communes ont décidé de ne pas maintenir sur pied ces stations déficitaires, où la neige peine à tomber depuis de nombreuses années. De quoi remettre au centre du débat l’effet du réchauffement climatique sur la montagne, fonds de commerce où on l’on exploite des ressources devenues rares.
Voir cette publication sur Instagram
Fréquentation en chute libre, finances dans le rouge
Pour ces deux stations, le réchauffement de la planète est directement lié à l’arrêt des activités. Comme le décrit le journal Le Monde, cela faisait de nombreuses années que la neige ne tombait plus suffisamment sur le domaine du Grand Puy, entraînant « la chute de la fréquentation » et « des centaines de milliers d’euros de pertes par an », selon la Mairie. Ainsi, le 6 octobre, la municipalité a organisé un référendum : 71% des habitant·es de Seyne-les-Alpes se sont prononcé·es "pour" « la fermeture des remontées mécaniques » et la « cession de l’ensemble du matériel » (58% des 1 305 citoyen·nes inscrit·es sont allé·es voter).
À 130 kilomètres de là, la station iséroise de l’Alpe du Grand Serre ferme pour des raisons similaires. Si la Communauté de communes de la Matheysine a décidé ce 4 octobre de fermer le domaine vieux de 86 ans, et ainsi de renoncer à son projet de reconversion "quatre saisons", c’est là aussi à cause du changement climatique. À plusieurs reprises, la station a dû ouvrir plus tard ou fermer en cours de saison par manque de neige, ce qui a progressivement creusé un lourd déficit. Le clap de fin, décidé par les élu·es à 48 voix "pour" et 12 voix "contre", était ainsi inévitable.
Déficit des dernières années, manque de neige et baisse du nombre de skieur.
— Guillaume Laget (@GLaG_38) October 6, 2024
Après l'Alpe du Grand Serre vendredi, c'est le Grand Puy à Seyne qui ferme ses pistes.
Station des albums de famille où mes grands-parents allaient skier en noir et surtout blanc à l'époque... pic.twitter.com/lBc9XtufER
Et maintenant ?
Une fois vidées de leurs tire-fesses, télésièges et bonhommes à peine perceptibles qui dévalent les pistes, que deviendront les stations ? Au Grand Puy, la municipalité s’est prononcée pour une « diversification des activités », et envisage de proposer à ses visiteurs « des activités de sport et de nature respectueuses de l’environnement », a précisé le maire, Laurent Pascal, à l’AFP. Parmi ces activités, sont envisagés un lac de pêche (issu d’une retenue collinaire) et un stade de trail.
À l’Alpe du Grand Serre, l’avenir est plus flou, mais les décisions vont dans le même sens ; celui de « penser différemment l’avenir », assure Coraline Saurat à France Bleu. La présidente de la Communauté de communes de la Matheysine (CCM) invite les collectivités à se mettre autour de la table , à « envisager des aménagements concrets, pérennes, pour maintenir une activité dans la vallée de la Roizonne et à l'Alpe du Grand Serre » et, ainsi, à montrer l’exemple aux futures stations qui devront, elles aussi, se décider à fermer pour préserver l'environnement.
Une station de ski va fermer ses portes en Isère à cause du réchauffement climatique pic.twitter.com/lrmkPH58PN
— BFMTV (@BFMTV) October 6, 2024