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Dur : porter un prénom de vieille dame

Publié le 29 juin 2016 à 00h00

Modifié le 29 juin 2016 à 19h49

par La Rédac'

Cette semaine, Mon amie journaliste s'interroge sur un sujet d'actualité brûlant qui nous touche tous : comment survivre quand on porte un prénom de vieille dame.


Ami lecteur, je m'appelle Élodie (j'ai bien conscience que je lève un voile de mystère en révélant cette information, mais tant pis).

Quand j’étais petite, j’ai questionné ma mère sur le choix de ce prénom, car vois-tu je rêvais de m’appeler Anastasia (ou Cynthia) (ou à la rigueur Kimberly). Laquelle m’a expliqué qu’elle avait fait preuve d’une originalité de ouf malade, car au moment de ma naissance, il n’y avait pas plus d’Élodie sur cette Terre que de station Vélib' ou de magasin Clopinette (je choisis ici deux phénomènes caractéristiques de notre époque). A l’adolescence, j’ai songé à me faire appeler par mon 2e prénom, Natacha, qui me semblait davantage correspondre à mes aspirations. J’ai vite renoncé.

Les plus belles années de ma vie avec ce prénom ont été celles que j’ai passées à Londres. On me faisait répéter, je disais « it’s like Melody with no M », les gens faisaient « Ooooooooh… Elody… », c’était merveilleux. Deux des amis que je me suis faits là-bas ont même mis "Elody" sur la liste des prénoms envisagés pour leur premier né. J’avais l’impression d’être Madonna,mais, hélas, je suis retournée vivre en France.

Le week-end dernier, j’étais chez une amie du nom d’Élodie, et alors qu’arrivait une troisième Élodie, j’ai dû me rendre à l’évidence, je porte un prénom banal. Mais j’ai découvert bien pire que ça : je porte surtout un prénom daté. Sur les conseils d'une de mes camarades Élodie, j’ai fait quelques recherches, ami lecteur. Regarde-moi ça :

Ma mère n’avait pas complètement tort en prétendant que son choix était transgressif, voire punk : le prénom n’existait quasiment pas avant les années 80. Sauf qu’entre 1980 et 1990, les jeunes parents ont été pris d’une fièvre d’Élodie, au point que c’est devenu le prénom féminin le plus donné en France pendant plusieurs années consécutives.

Ensuite, et comme il fallait s’y attendre, les gens l’ont tellement entendu qu’ils en ont eu ras-le-pompon, et Élodie a lentement dégringolé dans le classement. Aujourd’hui, c’est malheureux, mais plus personne en France ne songerait à appeler sa fille comme moi. 

Ce qui veut dire, ami lecteur, que dans 30 ans, s’appeler Élodie sera l’équivalent de s’appeler Germaine aujourd’hui. Ce sera un prénom exclusivement ancré dans les années 80, et donc, un prénom de vieille dame. Terrible constat, mon prénom est victime d’obsolescence programmée.

C’est-à-dire qu’à la limite, il aurait mieux valu que mes parents m’appellent "Henriette", qui aurait au moins eu une chance de redevenir à la mode, en vertu de l’étrange phénomène actuel qui consiste à chercher son inspiration sur les tombes des victimes de la guerre de 39-45 (Marcel, Jeanne, Ferdinand).

Si j’avais fait preuve d’un peu plus de motivation à 15 ans, on m’appellerait Natacha à l’heure qu’il est ; si j’avais été plus convaincante à 7 ans, ma mère aurait compris son erreur et m’aurait dit « ok, va pour Anastasia ». Mais non. Je suis Germaine.

 

Mon amie journaliste



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Avis aux amoureux de balades urbaines et d’apéros au grand air : Lyon s’apprête à offrir un petit bout de Barcelone aux habitants du 2e arrondissement. Le cours Charlemagne, véritable colonne vertébrale de Confluence, va troquer ses voitures contre des piétons, des arbres et des bancs pour chiller en toute tranquillité. Oui oui, vous avez bien lu : dès cet été, les travaux vont débuter pour métamorphoser 6000 m² entre le quai Antoine-Riboud et la rue Paul-Montrochet en une « rambla » à la lyonnaise.

L’idée ? Apaiser un secteur devenu un vrai carrefour piéton depuis l’arrivée du tram T2, et bientôt du Tram express de l’Ouest lyonnais. Mais pas question de faire ça à moitié : la Métropole de Lyon sort l’artillerie lourde pour réinventer l’espace. Côté centre commercial et darse : une belle promenade piétonne de 10 mètres de large, avec ombrières pour l’ombre, tables de pique-nique pour les pauses et mobilier de détente pour lézarder façon slow life urbaine.

Une concertation publique ouverte jusqu'au 4 mai

Au centre, les voies de tramway seront sublimées par un grand parvis piéton arboré devant le centre commercial — fini les rampes et trottoirs mal fichus, ici on marche comme à Barcelone, les tapas en moins (pour l’instant). Côté Hôtel de Région, les cyclistes auront leur autoroute verte : une voie bidirectionnelle de 4 mètres de large bordée d’arbres et de bancs, jusqu’à la place François-Mitterrand.

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© Bigbang Paysage Urba

Les riverains, eux, ont déjà commencé à donner leur avis sur le mobilier urbain : tables, méridiennes et bancs deux places tiennent la corde. La concertation publique est ouverte jusqu’au 4 mai — de quoi donner des idées aux derniers sceptiques (ou aux fans de siestes urbaines). Une chose est sûre : le cours Charlemagne version 2030 s’annonce bien plus chill qu’un bouchon à l’heure de pointe.


Source : Le Progrès


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