1. "S’espanter" Exemple : Je m’espante que tu sois à l’heure.
S'espanter, c’est s’étonner mais d’une manière plus prononcée. C’est l’équivalent du « j’en tombe à la renverse », des gens du nord. Afin de bien l’employer, il est essentiel de bien insister sur le « S » et « P » lorsqu’on le prononce ! je m’eSSSPante. On l’utilise aussi bien pour du positif que pour du négatif !
Echelle du Montpelliérain : 8/10
2. "La cagne" Exemple : Laisse tomber, j’ai la cagne de faire la vaisselle.
La cagne c’est la flemme, la pure, la dure. Celle qui t’empêche de choper la télécommande pour changer de chaînes… Même devant les Marseillais. Pour un emploi parfait à l’oral, il est essentiel de bien insister sur « Ca » quand on le prononce tout en l’accompagnant d’un geste d’agacement de la main. C’te CAgne...
Echelle du Montpelliérain : 9/10
3. "La ou le piche" Exemple : Il est gentil mais un peu piche sur les bords.
Attention, l’art de débusquer le ou la piche n’est pas chose aisée ! On pourrait croire qu’il suffit de se fier aux tenus vestimentaires un peu trop bling bling pour les hommes et quelque peu vulgaire pour les filles. Mais, il n’en est rien. Le piche, c’est une manière de vivre. Ça parle fort pour que tout le monde l’entende, ça exagère l’accent du sud (pour cacher ses origines lilloises) et ça raconte beaucoup d’histoires ! Mais il est de chez nous et on l’aime bien. Alors, on le garde !
Echelle du Montpelliérain : 10/10
4. "Brave" Exemple, c’est pas une flèche mais il est bien brave.
A mi-parcours entre la condescendance et la moquerie, à Montpellier l’emploi de Brave est réservé pour désigner une personne qui n’a pas inventé l’eau chaude, comme qui dirait. Un mec ou une fille super gentil(le) mais qui ferait mieux de garder ses idées pour soi. Usage réservé à la désignation d'une personne absente et dont on se moque, un peu après le 3ème Ricard.
Echelle du Montpelliérain : 6/10
5. "Taille de" Exemple : J'ai taille de faim !
Alors là, on touche au coeur même de l'expression qui n'a aucun sens une fois que tu franchis la frontière héraultaise. Pourtant, ici, on l'utilise à toutes les sauces. Taille de... signifie, beaucoup, énormément, à profusion. Mais attention, seul un vrai Jedi montpelliérain peut se permettre de l'employer. Combien de Padawans se sont brûlés les ailes en voulant l'employer en de mauvaises circonstances ?! A méditer, mes jeunes amis...
Echelle du Montpelliérain : 10/10
6. "La caguade" Exemple. J’ai encore cagué pour son anniversaire.
La caguade, c’est une façon originale, (inventée dans la langue des cigales), pour employer le terme caca. Une manière plus chantante d'employer ce vilain mot, dirons-nous. Si quelqu’un vient vous trouver en vous disant « tu me fais caguer », l’autochtone vous fait simplement savoir que vous l’emmerdez. Prenez-en bonne note pour éviter un malencontreux malentendu.
Echelle du Montpelliérain : 8/10
7. "La pègue " Exemple : il arrête pas de me pèguer depuis quelques jours.
Ça pègue, ça veut dire que ça colle, que c’est poisseux. Peut se dire d’une personne ou d’un objet. Souvent utilisé l’été, quand dans une rame de tram bondée, la climatisation vient à tomber en panne. On entend rapidement « oh mais, tu pègues toi ! ».
Echelle du Montpelliérain : 10/10
8. "Le cagnard" Exemple : Te met pas en plein cagnard, tu vas sécher !
Le cagnard, c’est l’expression qu’utilise le Montpelliérain pour signaler qu’il fait un tantinet trop chaud. Quand tu as littéralement l’impression de prendre en feu en traversant la Comédie, alors t’es en plein cagnard ! Car, oui le cagnard désigne aussi le soleil ! Bref, quand le cagnard est trop fort, reste chez toi avec ta cagne ! Ou trouve un point d’eau pour te baigner.
Echelle du Montpelliérain : 9/10