"Vous voyez ma maison ? Non, moi non plus", pourrait être la nouvelle conception des habitants des Pays de la Loire, alors que le nombre de logements Airbnb a grimpé en flèche. Avec 48 217 logements inscrits cette année, autant dire que les habitants permanents se retrouvent dans une sorte de chasse au trésor pour trouver un logement à louer à l'année !
Nantes en pleine "Airbnbmania"
À Nantes, où on comptabilise 2 714 Airbnb, on voit de plus en plus d'annonces de résidents "cherchant proprio sympa pour accueillir leur famille chez eux le temps d'un week-end". Car oui, quand les nantais reviennent de vacances, ils se demandent souvent si la porte qu'ils viennent de pousser est bien celle de chez eux. Entre le tapage de valises à roulettes sur le pavé et les photos d'amateurs de canaux en gilet fluo devant la cathédrale, il n'est pas rare qu'un résident local se sente fréquemment… touristique.
Voir cette publication sur Instagram
Une pression croissante sur les villes de la région
Les données du CNHP montrent que les Pays de la Loire enregistrent la deuxième plus forte augmentation de mises en location, avec une progression de 40 % entre 2023 et 2024. Cette année, ce ne sont pas moins de 48 217 logements dans la région qui sont répertoriés sur Airbnb. Les départements les plus concernés incluent la Vendée avec 17 415 logements – un nombre qui a presque doublé par rapport à 2023 –, suivi de la Loire-Atlantique avec 14 877 logements, et du Maine-et-Loire qui en compte 5 867.
Certaines villes des Pays de la Loire subissent particulièrement cette montée en flèche. Nantes, par exemple, marque une augmentation de 29 %. La Baule-Escoublac et Angers suivent cette tendance avec respectivement 1 691 (+22 %) et 1 297 (+35 %) logements disponibles sur la plateforme.
Des chiffres contestés, mais révélateurs
Airbnb conteste ces chiffres, indiquant que la méthode de collecte, basée sur le data scraping, n'est pas fiable. Cependant, pour le CNHP, ces données illustrent bien l'ampleur du phénomène, soulevant des questions cruciales sur l'impact des plateformes de localisation sur le marché immobilier local et sur l'accessibilité des logements pour les habitants permanents.
Le débat sur les emplacements de courte durée ne fait que commencer, et la pression sur les villes touchées pousse à une vigilance accrue quant aux mesures régulatrices en place et à venir. Affaire à suivre…