Une livraison stoppée net aux portes de la prison
Vers le nord de l’agglomération nantaise, la scène a de quoi surprendre. Trois jeunes sortent d’une voiture, chargés de petits paquets. Rien d’inquiétant à première vue, jusqu’à ce que les agents de sécurité du centre pénitentiaire remarquent un geste suspect : les adolescents s’apprêtent à lancer une pluie de colis par-dessus les murs à l’aide d’une fronde artisanale. Mais au lieu des traditionnels téléphones, cigarettes ou stupéfiants, les surveillants découvrent un butin inattendu : des kebabs encore tièdes, soigneusement emballés. Les forces de l’ordre interviennent rapidement. Deux jeunes parviennent à prendre la fuite, tandis qu’un adolescent de 17 ans est arrêté sur place. Interrogé, le jeune homme reconnaît les faits sans difficulté, pas de trafic, pas de réseau, juste une idée “un peu débile”, selon ses mots.
Un buffet saisi puis détruit
Au total, 18 sandwiches ont été saisis par la police avant d’être détruits. La livraison n’aura donc jamais atteint sa destination. Le mineur interpellé, sans antécédents judiciaires, a écopé d’un avertissement pénal probatoire (APP) à l’issue de sa garde à vue, autrement dit, une sorte de rappel à la loi renforcé.
Des kebabs à la fronde ou livrés par drone
Si la méthode peut prêter à sourire, elle illustre un phénomène bien réel, celui des livraisons illégales en prison. Drogue, cigarettes, téléphones, mais aussi nourriture et vêtements, tout peut être projeté ou acheminé par les airs.
En décembre dernier, à l’approche de Noël 2024, près de 200 colis avaient été projetés vers la maison d’arrêt nantaise en l’espace de quelques jours.
Cette fois, pas de substances interdites, pas de réseau criminel sophistiqué, juste trois ados et une grosse envie de kebab. Un épisode à la fois cocasse et révélateur du quotidien insolite des prisons françaises, où même les murs les plus hauts ne suffisent pas toujours à bloquer la tentation d’un bon sandwich.
