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Saint-Nazaire : l\'État nationalise les Chantiers navals

undefined undefined 28 juillet 2017 undefined 10h16

Auriane

La décision de l'État est tombée ce jeudi 27 juillet : les Chantiers navals de Saint-Nazaire seront nationalisés - de manière temporaire, précise Bruno Le Maire. Sans cette décision gouvernementale, les chantiers auraient été repris, dès samedi 29 juillet par le groupe public italien Fincantieri. Une nationalisation saluée par la maire de Nantes, Johanna Rolland. 

Le ministre de l'économie l'a annoncé jeudi 27 juillet : l'État choisit de nationaliser STX plutôt que d'en confier les manettes à l'Italien Fincantieri, numéro 1 de la construction navale en Europe (et rival majeur des Chantiers de l'Atlantique). Cette opération temporaire intervient, selon Bruno Le Maire, pour "défendre les intérêts stratégiques de la France". 

L'État fait jouer son droit de préemption

Déjà actionnaire à 33%, l'État fait ainsi jouer son droit de préemption sur le reste du capital. Mise en oeuvre d'ici ce vendredi soir, cette nationalisation provisoire devrait permettre de prendre davantage de temps "pour une meilleure négociation et un bon accord", comme l'explique Bruno Le Maire. Cette opération devrait coûter 80 millions d'euros à l'État. Une première grande décision présidentielle en matière industrielle qui est saluée par la gauche. 

C'est aussi le cas de la maire de Nantes, Johanna Rolland, convaincue de l'avenir des chantiers : "à Nantes et à Saint-Nazaire, nous croyons depuis longtemps à l'avenir industriel des chantiers nazairiens : ils ont toujours su se battre, se renouveler, inventer. Ils sont une force de notre territoire, créateurs de nombreux emplois directs et indirects."

"L'industrie française peut réussir dans des marchés internationaux"

Les Chantiers gardent ainsi leur savoir-faire historique - l'une des craintes avec la reprise par Fincantieri était la transmission des savoirs vers l'Asie... Par exemple, les Chantiers de Saint-Nazaire sont les seuls à même de construire des grandes coques, notamment pour les navires militaires. Cette décision de nationalisation, même si elle est temporaire, n'est, en revanche, pas pour plaire au groupe italien qui juge cette nationalisation "grave et incompréhensible" et regrette "la décision du gouvernement français de ne pas donner suite à des accords déjà conclus". 

Pour Johanna Rolland, "les Chantiers nazairiens incarnent l'excellence du savoir-faire français dans la construction navale (et) témoignent que l'industrie française peut réussir dans des marchés internationaux". Une décision à suivre de près. 

Source : Le Monde