Elle s’appelle Macrochelys Temminckii. Cette tortue a été trouvée par des passants dans un parc, entre Antibes et Villeneuve-Loubet. Très vite, Patrick Villardry, ex-président de la Société de défense des animaux est appelé sur place. Pour l’homme c’est une découverte rarissime mais aussi très dangereuse.
« C’est un monstre »
Lorsque Patrick Villardry arrive sur les lieux, il n’en croit pas ses yeux. Munis de gants, l’homme se doit d’être prudent. « Elle m’a sectionné net le manche d’un balai d’un coup de mâchoire. C’est un monstre ! », explique-t-il pour Nice-Matin. Un aspect redoutable, une carapace pointue, il s’agit d’une espèce qui provient du Nord de l’Amérique. Pour Patrick, « C’est une découverte importante ». Jamais auparavant, une telle espèce n’a été trouvée en milieu naturel, dans le département.
Patrick Villardry tenant "le monstre" dans les mains. ©P.V
Cette tortue alligator est la plus grande tortue d’eau douce. Elle mesure presque cinquante centimètres, pèse une quinzaine de kilos et est âgée d'une vingtaine d'années. Un constat loin du compte, puisque ce genre de spécimen peut atteindre 70 ans, et 100 kilos. D’autant plus qu’elle n’a aucun prédateur. « Je lui ai donné un steak. Elle l’a avalé en un clin d’œil. Ça fait peur ! », raconte Patrick Villardry ramenant la tortue dans le coffre de sa voiture.
©P.V
Abandonnée mais protégée
Pour l’ex-président de la SDA, l’animal a été abandonné. « On peut penser que son propriétaire l’a abandonnée au parc de Vaugrenier parce que la tortue devenait trop agressive ». Aujourd’hui, aucun cas de décès n’est connu, suite à une morsure de cette espèce. En 2013, un spécimen identique à celui-là, avait sectionné le tendon d’Achille d’un enfant qui se baignait dans les eaux douces allemandes.
Un specimen identique aux Etats-Unis
Depuis 1989, la vente de cette tortue alligator est formellement interdite. Classée dangereuse en France en 1997 et devenue une espèce protégée, la Macrochelys temminckii est inscrite en Annexe III de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (CITES). Pour la suite, elle sera placée dans un zoo marin et pourra ainsi continuer d’être protégée.