1. Everything Everywhere All At Once, par Daniel Scheinert et Daniel Kwan (2023)
Cette comédie aux genres pluriels – drame, kung-fu, science-fiction et fantastique, tout à la fois – débute dans une laverie. Michelle Yeoh-Evelyn, au bord de la rupture, dirige le petit commerce familial, subit ses taches quotidiennes, le divorce imposé de son mari et la relation homosexuelle de sa fille, qu'elle n'accepte pas. C’est alors qu'elle fait la connaissance d'Alpha Waymond, une version alternative de son mari. Il lui explique que le multivers existe, car chaque choix qu’elle opère engendre la création d'un nouvel univers. Les habitants de l'Alphaverse ont ainsi développé une technologie permettant d'accéder aux compétences, aux souvenirs et au corps de leurs homologues de l'univers parallèle.
La réalisation du film, hypnotique, nous plonge dans ces mondes superposés à une fréquence démesurée : on nage en plein délir pendant près de 2h20, et on en ressort conscient·es d’avoir vécu une séance cinématographique unique. Le film ressort grand vainqueur des Oscars 2023, avec sept statuettes, dont celle du Meilleur film.
Le 1er octobre sur Netflix
2. Heartstopper, saison 3
Compte à rebours terminé : les fans d'Heartstopper vont enfin pouvoir découvrir le troisième volet de la série teen LGBT+ à succès de la plateforme. Adaptée des romans graphiques d’Alice Oseman, celle-ci suit deux adolescents aux caractères distincts : l'un, Joe Locke-Charlie, est introverti, rêveur et ouvertement gay, l'autre, Kit Connor-Nick est le charmant rugbyman populaire de l'école, que tout le monde croit hétéro.
Aux rôles clichés, les péripéties attendues : Nick commence à se questionner sur sa sexualité lorsqu'il se rapproche de Charlie. Cette nouvelle saison devrait ainsi se concentrer une nouvelle fois sur l'évolution de la relation entre les personnages, qui désirent approfondir les sentiments qu'ils ressentent l'un pour l'autre, alors que cette année s'annonce remplie de défis.
Le 3 octobre sur Netflix
3. La Plateforme 2, par Galder Gaztelu-Urrutia (2024)
En 2020, le monde confiné découvrait avec curiosité, puis dégoût, le long-métrage espagnol La Plateforme et sa trame dystopique. 5e film non anglophone le plus vu de tous les temps, il donnait à voir le système d'alimentation sans merci d'une prison-tour qui classe aléatoirement ses détenu·es (incarcéré·es à deux) en début de mois. Chaque paire de prisonniers se retrouve ainsi plus haut ou, au contraire, bien plus en profondeur, et doit subir la loi de la plateforme, un immense buffet qui favorise les mieux classés et affame les derniers. Dans ce deuxième opus tout aussi opressant, les vices de l'humanité seront là encore décortiqués avec une nouvelle résidente prête à sauver sa peau face au mystérieux leader qui dirige la plateforme.
Le 4 octobre sur Netflix
4. Les frères Menendez, le docu
C'est la série qui cartonne en ce moment sur Netflix : avec la saison 2 de Monstres, Ryan Murphy poursuit son fanatisme des tueurs en série en se penchant non pas une nouvelle fois sur Jeffrey Dahmer mais sur les frères Menendez, coupables d'avoir tué leurs deux parents dans les années 90. Là-encore perturbante, ce n'est toutefois pas pour son ton glaçant qu'on a du mal à la regarder, mais pour son esthétique chaleureuse, sa romantisation du meurtre et son insistance sur le physique avantageux des deux frères.
Les véritables Lyle et Erik se sont eux aussi montrés très critiques à l'égard du programme, dénonçant les « calomnies décourageantes » de son créateur Ryan Murphy. Ils pourront toutefois prendre la parole dans un documentaire à venir très prochainement, et exprimer leur version des faits. « Tout le monde se demande pourquoi on a tué nos parents », déclare Lyle dans la bande-annonce sur un enregistrement audio réalisée depuis la prison. « Peut-être que maintenant, les gens peuvent comprendre la vérité. »
Le 7 octobre sur Netflix
5. Julie (en 12 chapitres), par Joachim Trier (2021)
Comme son nom l'indique, le 5e long-métrage de Joachim Trier conte l'histoire de Julie (Renate Reinsve), racontée en douze chapitres, un prologue et un épilogue. L'histoire d'une trentenaire norvégienne pleine de ressources qui vit à Oslo, et cherche encore sa voie. Et celle-ci n'est pas avec Aksel, dessinateur à succès avec lequel elle refuse d'avoir un enfant, mais peut-être avec Elvind, qui lui promet une vie différente. Une comédie romantique pleine de poésie qui a valu à l'actrice principale le prix d'interprétation à Cannes en 2021, pour son personnage joué tout en subtilité, et plein de contradictions.
Le 13 octobre sur Netflix
6. Culte, saison 1
2001. Les tours du World Trade Center sont encore debout et les Français sont champions du Monde et champions d'Europe. Dans le même coup, M6 lance sa nouvelle émission Loft Story. Aux manettes du show, un groupe de jeunes producteurs est prêt à tout pour se faire une place dans la cour des grands. Ils n’ont pas 35 ans et ensemble, ils doivent tout inventer. Mais l’émission va rapidement devenir un scandale de société et bousculer toutes les certitudes de ces pionniers de la téléréalité. En six épisodes, Culte nous plonge dans les coulisses de la création de l’émission, jusqu’à l’issue de la finale de la saison 1. Elle donne une place prépondérante à Loana Petrucciani (Marie Colomb), icône de Loft Story, mais on y retrouve aussi un personnage ressemblant étrangement à Alexia Laroche-Joubert (Anaïde Rozam) ou Raphaël, membre de la production (César Domboy).
Le 18 octobre sur Amazon Prime
7. Dune 2, par Denis Villeneuve (2024)
Dune 2 a enfin rejoint son petit-frère dans le catalogue de Canal + : il est désormais possible pour les fans de SF de visionner le second opus de la saga imaginée par Franck Herbert. Dans celui-ci, Paul Atréides (Timothée Chalamet) continue son chemin auprès des Fremen, vu comme le Lisan al Gaib – "La voix d'ailleurs", soit le Messi –, et développe sa relation naissante avec Chani (Zendaya). On y découvre une tripotée de nouvelles têtes, la plupart stylées (mention spéciale pour Austin Butler en vilain des Harkonnen), certaines plus risibles (Javier Bardem en fanatique de Paul). Si l'image et le son continuent d'émerveiller, certaines lignes du scénario s'essouflent, mais on le qualifiera quand même de chef-d'œuvre, parce que Denis Villeneuve.
Le 4 octobre sur Canal +
8. May December, par Todd Haynes (2024)
Partons du titre : May December fait référence à un terme anglo-saxon désignant une relation entre deux personnes ayant une grande différence d'âge. Ici, au-delà de quelques années d'écart, c'est plutôt d'une relation pédophile dont il est question. Gracie (Julian Moore) avait 36 ans lorsqu'elle a initié une relation sexuelle avec Joe (Charles Melton), 12 ans seulement. Aujourd'hui mariés et parents de trois enfants, le "vieux" couple reçoit Elizabeth Berry (Nathalie Portman), venue observer les dynamiques au sein du foyer alors qu'elle doit incarner Gracie au cinéma. Le film ne laisse pas seulement entrevoir la relation conjugale, étiolée, mais aussi l'ambiguïté entre les deux femmes, quand l'une cherche à comprendre pour imiter l'autre, alors que l'autre a agi sans chercher à se faire comprendre. Poignant, quand on sait qu'il s'inspire d'une histoire vraie, celle de Mary Kay Letourneau, dans les années 1990.
Le 22 octobre sur Canal +