Après avoir abordé bon nombre de fictions US telles que Buffy, Freaks et Chair de poule, on avait envie de vous recommander une petite pépite française. Du coup, on vous donne 5 bonnes raisons de (re)voir J’aime regarder les filles.
En 2011, J’aime regarder les filles sort sur les écrans français avec un jeune Pierre Niney en tête d’affiche. Du haut de ses 22 ans, le bonhomme est déjà pensionnaire de la Comédie-Française, mais affiche une filmographie encore mince. Toutefois, après ce premier lead role, sa carrière au cinoche décollera pour de bon.
Dans le film, il interprète Primo, un jeune étudiant issu d’une famille modeste qui va prétendre à une classe sociale plus élevée pour séduire une fille dont il est fou (interprétée par Lou de Laâge). Grand classique ! Pourtant, même avec une trame narrative qui paraît random, le film réussit à dégager sa patte.
Retour sur un bon film de chez nous, beaucoup trop sous-coté.
Pour le portrait social
Entre cliché et second degré, le jeu de funambulisme est délicat. Et face à la bande d’étudiants bourgeois dépeinte dans le film, nous sommes d’abord perplexes.
L’intrigue se déroule dans les années 80, à l’heure de l’élection de Mitterrand. Un contexte qui donne lieu à des échanges – à première vue – caricaturaux avec le héros. La jeunesse dorée parisienne lui demande de manière outragée s’il est de gauche, tandis que Primo, fils de fleuriste, ne sait que répondre à la table d’un restaurant hors de prix à la laquelle il n’a pas sa place.
Pourtant, un équilibre parvient à s’installer. C’est notamment le personnage de Delphine, elle aussi issue d’une famille aisée, qui permet de faire la balance. En effet, cette dernière se distingue du snobisme permanent du reste du groupe, bien qu’elle soit leur semblable.
Mais surtout, ce qui aide le film à lutter contre la caricature, c’est bien l’ambition principale du héros. Son désir de s’évader de sa classe sociale pour prétendre à une vie plus prestigieuse parle facilement. Nous avons affaire à une même démarche dans Tout ce qui brille, entre beaucoup d’autres œuvres.
Tout ce qui brille, 2010
La rupture sociale rapproche Primo du spectateur, et permet au film de s’éloigner de l’apriori des clichés faciles. Cette déconnexion entre la riche bande et le héros parle, tout simplement parce que nous sommes tous le Primo de quelqu’un. À partir de cette réalité, le film se permet le second degré et la confrontation burlesque entre ces deux mondes.
Pour les amoureux de l’amour
Le sujet principal du film n’est autre que le love. Eh oui… Encore, et toujours lui.
Pour conquérir sa target, le héros est littéralement prêt à tout. À tel point qu’il perd tout sens des priorités, complètement aveuglé par ses sentiments. Pourquoi ? Tout simplement parce que le personnage de Gabrielle représente une entité inaccessible : belle, riche, et déjà convoitée par autrui. Un challenge fou pour Primo, déterminé à braver l’impossible. Cela quitte à risquer de passer à côté d’une autre histoire, elle pourtant plus authentique et moins superficielle.
Pour son ode à la jeunesse
Étudiant modeste, le héros est animé d’une fougue et d’une insouciance propres à cette précieuse tranche d’âge. Ce temps où l’on peut se permettre de relayer les cours au second plan pour convoiter une jolie blonde. Ce temps où tes parents sont toujours là en back up. Ce temps où tu peux encore mettre tes mauvaises décisions sur le compte de ton âge.
Ne forçons pas non plus : il n’est pas question de la dolce vita. Seulement, la vingtaine est ce sas si particulier dans lequel tu quittes l’insouciance de l’adolescence, mais où tu te réfrènes à passer le cap de l’âge adulte. Il s’agit de cet instant de flottement si magique, où tu veux t’assurer de faire toutes les conneries possibles et imaginables au cas où les obligations futures t’en empêchent.
Une parenthèse singulière dans laquelle se trouve clairement Primo dans le film. Que ce soit dans ses travers les plus vivifiants mais aussi les plus rudes.
Pour la ville de Paris
Un focus sur le young Paris au cinéma, ça fait toujours plaisir. D’autant plus quand l’histoire prend place dans les années 80, avec ses voitures vintage, ses looks de beaufs à l’ancienne et du Patrick Coutin en fond sonore (par le biais de son titre J’aime regarder les filles bien sûr).
On aime voir Paris sur le grand écran de manière générale, et on l’aime d’autant plus quand l’objectif est de suivre les péripéties d’un bonhomme qui ne tient pas en place, interprété par le très bon Pierre Niney.
Pour la révélation Pierre Niney
Oui, aujourd’hui, on peut dire que Pierre Niney a fait le job. Non seulement il a exploré bon nombre de genres cinématographiques : le thriller (Un Homme idéal), la comédie romantique (20 ans d’écart), le biopic (Yves Saint Laurent) ou encore la comédie (Five). Mais en plus, il a chopé le César du meilleur acteur à 25 ans (soit 3 ans seulement après son premier rôle titre dans J’aime regarder les filles).
20 ans d'écart, 2013
Face à une telle ascension, il est toujours rafraîchissant de revenir sur les premiers pas de l’enfant prodige. Et dans ce film, on peut déjà constater qu’au-delà de son jeune âge, Pierre Niney avait déjà les épaules assez larges pour porter le film et emporter les spectateurs avec lui.
Le début d’une belle histoire entre le public et lui, qui se poursuit tranquillement.
J'aime regarder les filles
De Frédéric Louf
Avec Pierre Niney, Lou de Laâge et Audrey Bastien