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Deux fils, le premier film de Félix Moati est une belle réussite

Publié le 19 février 2019 à 15h00

Modifié le 19 février 2019 à 18h38

par Louis Haeffner

Pour son premier long métrage, Félix Moati réunit un casting plutôt réjouissant (Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Anaïs Demoustier) autour d'un thème finalement assez peu traité : l'amour, filial notamment, au masculin. On sourit, on s'émeut et on rit, la mission est accomplie. 


Alors qu'il vient de perdre son frère, Joseph cécide de révéler à ses deux fils qu'il a vendu son cabinet de médecine il y a deux ans pour se consacrer à l'écriture. Conscients que leur père traverse une crise existentielle, Joachim et Yvan tentent de le soutenir du mieux qu'ils peuvent, mais chacun doit faire fasse à ses propres problèmes : la thèse en psychiatrie de Joachim n'avance guère depuis sa séparation, et Yvan, 13 ans, traverse une phase mystique pour le moins précoce qui entrave quelque peu ses ambitions amoureuses.

Deux fils film critique

C'est donc une immense période de loose que chacun des membres de cette famille traverse, accompagné par un petit air de jazz à la mélancolie étrangement prometteuse. À mesure que chacun essaie d'avancer dans sa vie, les distances qui les séparent semblent augmenter, alors qu'ils n'ont jamais autant eu besoin les uns des autres. Là se posent les limites de la compréhension humaine : le malheur de Joachim commence là où s'arrête celui de Joseph, et ainsi de suite, dans un dialogue de sourds filmé avec une tendresse diffuse et indicible par un Félix Moati déjà très juste. 

Deux fils film critique

Sa mise en scène au rythme très syncopé donne au métrage une teinte quelque peu vintage. Il y a du Woody Allen dans les thèmes et les dialogues, du François Truffaut dans la direction un tantinet théâtrale des acteurs, et on ne peut s'empêcher de penser au Birdman d'Iñárritu quand on entend retentir les percussions accompagnant des scènes de déambulation nocturnes absolument délicieuses. Dans l'alternance entre le contemplatif et l'action, entre l'émotion et le développement du récit, Moati a trouvé, lui aussi, le rythme qui convient

Deux fils film critique


Ah l'amour filial, paternel ou fraternel, c'est toute une histoire, d'autant plus quand elle est bien racontée. Avec Deux fils, Félix Moati laisse entrevoir de belles disposition pour la réalisation ; rythme, humour et ambiance musicale au poil, on se régale en compagnie de cette attendrissante petite famille. 

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Fierté ou fardeau : ce que les Français pensent vraiment de leur prénom

Publié aujourd'hui à 09h30

par Clémence Varène

On le sait, quand vient l’heure de choisir un prénom pour son futur enfant, qu’il soit né, en cours, ou juste le fruit de votre imagination, c’est quelque chose d’assez critique qui se joue. Entre ceux déjà utilisés par des proches, ceux que l’on associe à des ex peu recommandables, ou ceux qu’on ne peut tout simplement pas voir en peinture pour des questions de goût, pas toujours facile de s’y retrouver. Malheureusement, en tant qu’êtres humains, c’est l’une des seules choses qu’on ne peut pas choisir, et qu’on se coltine à vie. Et si certains s’en accommodent plutôt bien, d’autres, au contraire, le subissent à chaque instant de leur existence.


Souvent moqué, rarement détesté

On le sait, les Français ont une passion dans la vie : juger les autres. Et ils sont parfois impitoyables, même quand il s’agit de quelque chose auquel nous ne pouvons rien, comme un prénom. Car selon la nouvelle étude menée par FLASHS, près d’1 habitant sur 3 reconnaît avoir déjà jugé quelqu’un uniquement sur un prénom, avant même d’apprendre à connaître la personne. Pour étayer encore un peu plus la violence dont nous pouvons faire preuve, 1 personne sur 5 dit avoir déjà été moquée à cause de son prénom, en particulier au moment de l’enfance.

Pourtant, tous ces préjugés et ces calembours n'empêchent absolument pas les Français d’apprécier le nom qui leur a été donné. Et assez paradoxalement d’ailleurs, ce sont souvent ceux qui apprécient le plus leur prénom qui sont le plus moqués. Dans l’ensemble cependant, les gens ne font pas les difficiles, puisque sur l’intégralité du panel des 2000 interrogés, 93% se disent satisfaits de leur prénom. Seuls 7% l’ont reproché à leurs parents, et 11% y ont déjà pensé, sans agir dessus. Dans l’ensemble donc, c’est une conclusion plutôt positive.


Le choix du prénom, une pression sans nom

Surtout que, bon, on ne veut pas pointer du doigt ceux qui se plaignent, mais on aimerait bien les voir à la place de leurs parents à devoir choisir un prénom à quelqu’un pour le reste de sa vie. Une tâche extrêmement ingrate qui, d'ailleurs, pour soulager un peu la pression, se fait à deux dans 73% des cas. Même si, on ne va pas se mentir, ce sont souvent les femmes qui ont le dernier mot (19% des cas, contre seulement 10% pour les hommes).

Quoi qu’il en soit, quand vient le moment fatidique, en tant que parent, on essaye toujours de faire au mieux, surtout pour ne pas décevoir les proches, dont l’avis compte visiblement beaucoup pour les hommes (dans 32% des cas, l’avis de la famille est essentiel pour eux). Et comme on sait qu’un mauvais prénom peut gâcher une vie, nombreux sont les Français qui sont prêts à renforcer les contrôles dans le choix des prénoms, histoire de protéger les enfants. En tout cas, où que vous en soyez dans votre vie, on vous conseille de commencer à y réfléchir dès maintenant.


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