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Her Smell, portrait superbe et destroy d'une rock star en perte de contrôle

Publié le 15 juillet 2019 à 11h38

Modifié le 19 juillet 2019 à 18h10

par Louis Haeffner

Il est des personnages qui transforment une carrière. Elisabeth Moss n'en est plus à ses premiers rôles, mais celui-ci gardera à coup sûr une résonance particulière en elle. Dans Her Smell d'Alex Ross Perry, elle n'incarne pas, elle est Becky Something, leadeuse du girls band punk Something She. 


Les premières minutes sont suffocantes. Nous voilà plongés dans les coulisses d'un concert de rock, un endroit sombre ou règne une atmosphère surchargée de stress, d'électricité, d'excitation, d'anxiété. On entend dans un lointain pourtant très proche le bruit sourd de la foule, qui réclame son groupe favori. Et voilà Becky qui surgit, accompagnée de son chaman personnel. Elle est visiblement complètement défoncée, s'agite comme un lion en cage, psalmodie une sorte de ritournelle poétique, s'en prend à ses acolytes, au père de sa fille venu tenter de la raisonner, les insulte, crie, se bat, prends une trace, allume une cigarette, vide une canette... c'est un véritable tourbillon de folie auto-destructrice qui traverse l'écran, qui s'abat sur tous ceux qui l'entourent, avant de s'effondrer et de vomir. 

Her Smell film critique

Her Smell, c'est donc avant tout un portrait. Celui, évidemment, d'une artiste barrée qui sombre dans la folie à force d'excès, mais aussi celui d'un groupe de femmes dans un milieu habituellement plutôt machiste, qui broie ses icônes. Pour donner à ces différents tableaux les couleurs du réalisme, Alex Ross Perry propose une mise en scène nerveuse et extrêmement engageante, plongeant le spectateur au milieu de l'univers toxique et fascinant de la rock music. Des coulisses d'une tournée de concerts au calme d'une maison isolée où notre héroïne se sevre en passant par l'enregistrement d'un album en studio, on assiste, le souffle court, à la perte de contrôle d'une rock star des 90's. 

Her Smell film critique

Si l'on est si impressionné par l'intensité du métrage, c'est grâce à la réalisation toujours juste d'Alex Ross Perry, qui dirige ses actrices avec maestria (Cara Delevingne et, surtout, Agyness Deyn sont par exemple excellentes), mais c'est surtout en raison de la performance magistrale d'Elisabeth Moss. On connaissait son talent, pour l'avoir vue toujours parfaite dans des rôles pourtant peu évidents (The Handmaid's Tale, Top of the Lake ou même Us plus récemment), mais elle donne ici à son jeu une telle intensité, met une telle implication dans son rôle qu'on a plus l'impression de regarder un documentaire sur une rock star déchue qu'un film centré sur une personnage de fiction. Elle est tout simplement époustouflante

Her Smell film critique


Avec Her Smell, Alex Ross Perry livre donc un film féministe et très réussi sur l'univers fascinant d'un girls rock band des 90's, et offre peut-être à Elisabeth Moss son rôle le plus abouti, en tout cas le plus saisissant. Elle y livre une performance magnétique, qui nous colle à notre siège tant Becky nous paraît réelle, proche, prête à avaler notre âme d'un coup de langue.
 

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Thierry Marx ouvre un nouveau restaurant sous la nef du Grand Palais

Publié aujourd'hui à 12h00

par Flora Gendrault

Espaces restaurés, programmation culturelle renouvelée… Et restaurant flambant neuf pour se régaler ! On vous l’annonçait récemment, le mythique Palais de la découverte rouvrira ses portes en 2025 après cinq ans de travaux, et comportera de nombreuses nouveautés, dont un restaurant signé Thierry Marx. Un projet délicieux pour un chef extrêmement ambitieux, déjà derrière les restaurants du Palace Mandarin Oriental (1er), le gastronomique Onor (8e), Madame Brasserie (7e) et le très abordable Bouillon du Coq, ouvert en juin dernier à Saint-Ouen. 

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Un lien particulier avec le Grand Palais 

C’est en mars 2023, alors que le chantier battait son plein, que l’homme d’affaire et cuisinier français avait été nommé pour inaugurer une adresse à l’intérieur du Palais de la Découverte. Une association évidente connaissant l’attachement de Thierry Marx au Grand Palais, qui confiait à l’époque avoir « toujours été accompagné » par cette institution, « de mes visites au Palais de la découverte aux nombreuses expositions que j’ai vues ainsi qu’à des manifestations culinaires récentes ». 

Cette semaine, toutefois, l’information a été confirmée lors d’une conférence de presse détaillant le calendrier de réouverture du musée. Consacré aux sciences, celui-ci abritait déjà un restaurant tenu par Eric Frechon, Mini Palais, jusqu’à sa fermeture.


Ouverture imminente

L'événement presse n’a cependant dévoilé que très peu de détails concernant l’établissement. Thierry Marx est un cuisinier pluriel aux larges attraits, allant du travail boulanger à la street food en passant par les produits de saison ; le mystère reste donc entier quant aux futurs plats concoctés. 

Heureusement, il ne reste plus que deux mois avant l’ouverture du restaurant : orchestré par le groupe SSP France, celui-ci devrait ouvrir ses portes en juin 2025, probablement aux alentours du 11 du mois, date de réouverture du Palais de la Découverte annoncée par le président du musée, Bruno Maquart. On prend donc notre mal en patience, et on ne manquera pas de tester pour vous cette adresse, tant son cadre et son chef d’orchestre nous animent ! 

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