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Matthias & Maxime, la bromance selon Xavier Dolan

Publié le 17 octobre 2019 à 12h00

Modifié le 17 octobre 2019 à 16h55

par Louis Haeffner

Ah putain il m'a encore eu le con ! Après la séance, j'étais tout fébrile, chamboulé, je voulais voir ma copine, m'enfouir dans son cou et pleurer un peu, comme ça, sans savoir pourquoi, pour rien. Encore un film de Xavier Dolan qui m'avait transformé en petite chose fragile…


... alors qu'en vrai j'suis un bonhomme merde ! C'est cette histoire là aussi, celle d'une amitié si forte qu'elle se rapproche dangereusement de l'amour. Matthias et Maxime font partie d'une bande de potes, un "gang" qui se connaît et se charie depuis l'enfance. Suite à une énième plaisanterie qui prend la forme d'un pari perdu, les deux amis vont devoir s'embrassser devant une caméra, et dès lors, leurs rapports vont sensiblement s'altérer, et leurs quotidiens s'en trouver bouleversés.

Matthias & Maxime film critique Dolan

Rien de surprenant donc, quand on connaît un peu le travail du surdoué réalisateur québécois. Ses thèmes préférés sont en effet bien présents : l'amitié, la frontière ténue qu'elle partage parfois avec l'amour, la question du genre et de la sexualité, le rapport à la mère... Voilà, c'est du Dolan quoi. Alors comment se fait-il que ça marche à chaque fois ? Pourquoi j'ai envie de chialer en regardant ce film, alors que j'en connais par avance le contenu ? 

Matthias & Maxime film critique Dolan

La réponse est contenue dans le talent avec lequel le jeune cinéaste met en scène ses personnages (dont l'un joué, là aussi avec un savoir-faire déconcertant, par lui-même). Doté semble-t-il d'un don naturel pour la fabrication et l'agencement d'images aussi belles qu'évocatrices, Xavier Dolan fait partie de ces artistes pour qui la forme est (peut-être) plus importante que le fond. Son cinéma, superbe et flamboyant, est peuplé d'images métaphoriques, de références culturelles et de belles gueules, qui couplées à une musique toujours impeccable, pénètrent petit à petit notre carapace de chair pour prendre possession de notre petit cœur. Résultat, comme d'hab', c'est super beau, et on a envie de chialer. 

Matthias & Maxime film critique Dolan


Loin de révolutionner son style ou de changer ses thèmes, Dolan fait ici ce qu'il fait de mieux, et offre un film sensible, à fleur de peau, comme les personnages qu'il représente, incarnés par des comédiens dont l'authenticité nous touche instantanément. Ça a l'air simple comme ça, mais ça marche à chaque fois. 

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Une expo rendra hommage à David Lynch cet été à 2h de Paris !

Publié aujourd'hui à 07h30

par Lucie Guerra

Sa disparition a mis le monde du cinéma et de la culture en deuil. Le 16 janvier dernier, l’immense cinéaste David Lynch quittait ce monde, laissant derrière lui des œuvres du 7e Art mais pas que, qui ont bouleversé des générations entières. Pour rendre hommage à cet artiste de talent, la galerie Duchamp, située à Yvetot en Normandie, organise une exposition en son honneur du 21 juin au 21 septembre 2025. L’occasion de (re)découvrir ses plus fascinantes réalisations et de s’offrir une plongée dans son univers à la fois sombre et onirique. 

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Un cinéastre et scénariste de renom 

C’était un cinéaste incontournable, c’est indéniable. On lui doit notamment dix longs-métrages parus entre 1977 et 2006 dont Elephant Man, Blue Velvet, Twin Peaks, Mulholland Drive ou encore Inland Empire. Il est également particulièrement connu pour ses courts-métrages également ou ses séries dont Twin Peaks. Entre films noirs et surréalisme, David Lynch s’est affranchi de tous les codes cinématographiques pour développer un univers qui lui est propre. Mais il avait bien plus d’une corde à son arc artistique.


Un artiste aux multiples talents

En plus du cinéma, David Lynch avait également conquis le monde de la littérature avec Mon histoire vraie en 2006 et L’Espace du rêve en collaboration avec Kristine McKenna en 2018. La publicité n’avait aucun secret pour lui puisqu’il a réalisé différents spots publicitaires à partir des années 1990 pour des marques telles qu’Yves Saint Laurent, l’Oréal, Calvin Klein et bien d’autres. Il a contribué à de nombreuses productions musicales dont certaines se sont retrouvées dans ses films, comme les titres “Mountains Falling” et “Go Get Some” issus de l’album Blue Bob qu’il a réalisé en 2001. C’est en 2011 qu’il avait notamment sorti son premier album solo, Crazy Clown Time.

C’est certainement dans les arts graphiques qu’il s’est le plus exprimé en-dehors du cinéma. Ayant étudié la peinture et le dessin plus jeune, ces deux disciplines l’ont toujours accompagné. Sa première exposition parisienne, The Air Is on Fire, avait eu lieu en mars 2007. À l’été 2025, ce seront donc un large panel de ses œuvres qui seront exposées dont une cinquantaine de lithographies, comme l’affirment nos confrères de France Bleu

David Lynch
Galerie Duchamp
7, rue Percée — 76190, Yvetot
Du 21 juin au 21 septembre 2025
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