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5 raisons de regarder Des Vivants, la série bouleversante sur les otages du Bataclan

undefined undefined 3 novembre 2025 undefined 20h00

Clémence Varène

Ce lundi 3 novembre sera diffusé sur France 2 le premier épisode de la série de Jean-Xavier de Lestrade (Sambre), Des Vivants. Une série qui raconte l’histoire de 7 des 11 otages du Bataclan, de l’attentat à la fin du procès, en passant par les jours, les semaines et les mois qui suivirent l’événement. En 8 épisodes, la série nous plonge dans les vies bouleversées de ses inconnus devenus indispensables les uns aux autres, avec une simplicité et un regard cru poignant. Une création inédite, qui mérite d’être visionnée à plus d’un titre.


1. Pour le devoir de mémoire

Commençons par ce qui peut paraître le plus évident, mais Des Vivants, c’est un moyen comme un autre d’avancer, sans pour autant oublier. Oublier cet événement traumatique, oublier toutes les personnes qui ont perdu la vie cette triste nuit, oublier ce que l’humain peut faire de pire. Épisode après épisode, on nous confronte tour à tour à l’horreur et à ses conséquences — sans jamais tomber dans le pathos pour autant — mais aussi au combat engagé depuis pour que triomphe la vie, en tout temps, quelles que soient les circonstances. Mais la série va plus loin que ça. N’importe qui, présent à Paris et même ailleurs en France ce soir terrible, a vécu ces attentats à sa manière. 10 ans plus tard, ces récits personnels par centaines deviennent universels, par le biais de cette série qui nous rapproche tous, qui nous offre cette histoire pour que chacun puisse livrer la sienne.


2. Pour le casting

Si l’histoire de ces « potages », comme ils se nomment eux-mêmes (contraction de « potes » et « otages »), marche si bien à l’écran, c’est aussi en grande partie grâce aux performances bluffantes des 7 acteurs sélectionnés pour les porter à l’écran. Benjamin Lavernhe (Arnaud), Alix Poisson (Marie), Antoine Reinartz (Grégory), Félix Moati (Sébastien), Anne Steffens (Caroline), Thomas Goldberg (David) et Cédric Eeckhout (Stéphane) nous éblouissent tour à tour, nous faisant passer du rire aux larmes en un instant, grâce à une interprétation toujours juste, souvent troublante. Ensemble, ils rendent sans doute le plus bel hommage à ce groupe de parfaits inconnus ayant été tenus de traverser l’enfer ensemble. Chacun à son tour, ils exposent leurs forces et leurs faiblesses, dans une véritable ode à l’humanité dans toute sa splendeur, une apologie du dialogue et de la liberté d’expression, comme une rébellion face à ce dont on a voulu nous priver.


3. Pour les émotions

Bon, on ne va pas vous mentir, regarder cette série, c’est dur. Très dur. Dès les premières minutes, nous voici projetés 10 ans en arrière, en plein milieu des victimes du Bataclan dont la plupart sont en souffrance et couvertes de sang. Et ça ne va pas en s'arrangeant. De scène en scène, les larmes montent, le cœur se serre, les sanglots se coincent dans la gorge. Et si cette tristesse vaut vraiment le coup, elle n’est pas adaptée à tout le monde, et certains préféreront s’abstenir d’un tel spectacle, en toute légitimité. Mais attention, si l’on a gardé une boîte de mouchoirs à proximité tout du long, l'œuvre de Jean-Xavier de Lestrade nous a aussi fait rire, sourire, réfléchir, grâce à un rythme parfaitement tenu, alternant scènes de guerre et de joie, de pleurs et de quotidien. Ce qui est sûr, c’est que, dans un sens comme dans l’autre, pas une seule seconde ne nous a laissé indifférents.


4. Pour la musique comme énergie vitale

Si les acteurs (y compris les personnages plus “secondaires” comme ceux portés par Megan Northam et Aude Ruyter) et le sujet sont bien évidemment pour beaucoup dans le succès de cette série, on tient aussi à souligner l’importance de l’esthétisme de la production. Tout est pensé pour montrer sans choquer, pour provoquer sans caricaturer, pour toucher sans dévaster. Mention spéciale également à la musique originale de Raf Keunen, qui sublime chaque moment, mais aussi aux nombreuses reprises interprétées par les membres du casting. Car si la musique est en partie à l’origine de cette tuerie, le plus gros ayant eu lieu lors d’un concert au Bataclan, elle devient également salvatrice pour les « potages », illustrant leur fureur de vivre et leur désir de revenir d’entre les morts à tout prix.


5. Pour le message d’espoir

On voudrait presque glisser un petit “alert spoiler” ici, pourtant la vérité de cette série, et du drame qu’elle dépeint, c’est que tout — ou presque, certains points de l’intimité des personnages principaux ont été quelque peu romancés ou dissimulés — est arrivé dans la vraie vie. Tous les noms cités, toutes les personnalités évoquées, tous les Parisiens croisés ont été témoins de cet événement. Pas de surprise donc dans les cérémonies anniversaires, ou dans le déroulé du procès, qui constitue l’essentiel du dernier épisode. Si pas d’inattendu donc, ce que l’on retient de cette série, c'est qu'on est quand même bluffés par l’espoir qui en ressort, par la capacité de l’humain à rebondir, à se relever, à continuer de vivre, de pleurer, d’aimer, de souffrir, de danser, de chanter, de sortir, et de toujours continuer d’avancer malgré ce qui se met en travers de son chemin. Et s’il y a bien une chose que les « potages » transmettent au monde à travers cette série, c’est à quel point le pouvoir d’un groupe qui s’entraide est sans limite. Et on les remercie.