Sous la Seine : la grande noyade de Netflix

undefined 6 juin 2024 undefined 14h30

Clémence Varène

C’est LE film du moment qui vient de sortir sur Netflix. Et pour cause, il présente un scénario on ne peut plus à propos : à la veille du triathlon qui doit avoir lieu dans la Seine, un requin tueur mutant s’installe au cœur de la capitale, semant la panique de tous côtés. Face à lui, une équipe de courageux policiers et biologistes marins prêts à tout. Une histoire qui, à quelques semaines des JO, pourrait provoquer des sueurs froides chez les athlètes qui s’apprêtent à piquer une tête. Seulement voilà, Sous la Seine, c’est une plongée abyssale dans les tréfonds du cinéma français.


Un océan d’incohérences

On va essayer de rédiger cet article sans trop vous spoiler, histoire de ne pas gâcher le plaisir de certain·es, mais bon, on préfère vous le dire 1) la moitié du film est dévoilée dans la bande-annonce et 2) le déroulé de l’histoire est très (mais alors très) prévisible. Et pour cause, le film s’appuie en grande partie sur la fameuse pratique des films d’horreur qui consiste à faire toujours les pires choix et à courir à bras ouverts vers le danger pourtant évident, au grand dam des spectateurs. 

Ajoutez à cela des incohérences par centaines – notamment lors de la scène d’ouverture, qui aurait dû coûter la vie à Sofia (Bérénice Bejo, donc) au bout de quelques secondes, mais non, elle s’en sort –, des personnages qui, au bout de 10h, agissent comme s’ils se connaissaient depuis 10 ans, et une maire de Paris qui se comporte comme si la menace d’un requin dans la Seine n’était rien de plus qu’un petit bout de coriandre non désiré dans son assiette de pâtes.


Une petite lueur d’espoir ?

Et malheureusement, le film n’est qu’une longue descente vers les abysses. À chaque fois que l’on croit entrevoir la surface, et pouvoir respirer à nouveau, il faut qu’un nouveau rebondissement nous entraîne vers les profondeurs. Entre film d’horreur et nanar hyper cliché, on ne sait plus sur quel pied danser, et honnêtement, les 1h45 de film nous paraissent aussi longues que si on devait les faire en apnée (ce qui, il faut bien l’avouer, est sans doute aussi dû au fait qu’on retient quand même pas mal son souffle devant le requin…). Et puis franchement, devant certaines scènes "dramatiques", impossible de retenir des éclats de rireOn passera rapidement sur la fin, à l’image du film : un peu surprenante, certes, mais aussi incohérente que frustrante.

Bon après, on ne voudrait pas être trop méchant non plus, si vous êtes adepte de ce genre de film à sensations, ça reste à peu près ok. On retrouve la petite musique bien stressante, les scènes un peu sensationnelles, des requins, il faut bien l’avouer, assez bluffants de réalisme, de l’adrénaline. Mais bon, nous, ça ne nous a pas touché plus que ça. Seule chose que l’on retiendra vraiment : si un jour cette situation devenait réelle, on espère vraiment qu’Anne Hidalgo (ou ses successeurs potentiels) auront un chouïa plus de jugeote qu’Anne Marivin dans le film (clairement la méchante de l’histoire hein, pire que le requin). Et puis surtout, surtout, on souhaite bon courage à tous ceux qui s’apprêtent à mettre un pied dans la Seine. Nous on vous regardera de la berge.


Sous la Seine
de Xavier Gens

Disponible sur Netflix