INTERVIEW. Lou Dervieux : quand l’objet du quotidien devient design

undefined 19 septembre 2024 undefined 15h00

Maria Sumalla

Lou Dervieux, Parisienne d’à peine 30 ans, s’amuse à troubler les lignes entre contenus et contenants, cheap et chic, ordinaire et raffiné. À partir d’une brique de jus de fruits ou d’une bouteille d’huile à moteur, la jeune céramiste crée des pièces design en porcelaine qui interrogent notre regard posé sur l’objet du quotidien. Chaque création est unique, moulée et coulée avec amour, et empreinte de son imaginaire bleuté, de clins d'œil à son passé de nageuse de compétition et de son goût pour l’esthétique minimaliste. 

Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Lou pratique aujourd’hui sa passion au quotidien. Depuis son atelier dans le 11e, elle confectionne vases, carafes, assiettes, barquettes et autres objets de décoration avec un point de vue singulier et décalé. Elle se dévoile aujourd’hui à nous et nous présente son univers, de ses inspirations à son business plan qu’elle a mise sur pied avec Squarespace, plateforme de création et d'hébergement de sites web. 


Transformer le banal et les objets du quotidien en beau, comment est-ce devenu une passion ?

Je pense qu'il n'y a pas vraiment de hasard, surtout quand on est dans des métiers créatifs. On a toujours un instinct pour quelque chose, une curiosité qu'on doit nourrir et entretenir. Moi j’ai découvert le moulage avec un technicien des Arts Décos, mouleur de père en fils. J’ai tout de suite eu un coup de foudre pour cette technique et le déclic s’est fait rapidement puisque j’ai immédiatement moulé un packaging. J’ai commencé avec la brique de jus de fruit – qui aujourd’hui reste mon best-seller et l’invariable de mon travail – elle m’a de suite parlé. Elle appartient à l’alimentaire, mais en réalité la plupart de mes packagings sont des produits d’entretien voire des produits de carrosserie. Des choses qui sont plutôt très toxiques, pas très bonnes pour le corps. Je trouvais ça drôle de proposer à des gens de mettre un bouquet de fleurs ou un bon Côte du Rhône dans un récipient qui à l'origine contient de l'eau de javel ou de l'huile de moteur. C’est ce contraste là que je trouve amusant. D’habitude on cache le débouche toilette, alors que là c'est la pièce maîtresse. C'est devenu du design, c'est devenu un objet de luxe. C'est une proposition de voir le beau là où on ne le voit pas forcément, un nouveau regard sur l’objet. 


© Lou Dervieux


Avec toi, comment se construit une pièce ? 

Quand je retire tous les plastiques de la bouteille, elle redevient nue, parfaitement blanche, immaculée. Je dois imaginer cette pièce comme une toile blanche et me demander ce que je vais créer dessus. On va dire qu'il y a trois façons de travailler. La première c'est quand on travaille sur une pièce biscuitée, donc c'est une pièce qui a été cuite une première fois à 900 degrés, prête au décor. Je vais y dessiner par exemple le quadrillage ou les grosses lignes Buren, je peux aussi faire des coups de pinceau dessus ou dessiner mes petites piscines et les graver. La deuxième façon de travailler c'est avec les coulures. Donc la je travaille la pièce directement dans mon moule, je coule de la barbotine – c'est-à-dire de la porcelaine colorée – je joue presque avec le hasard. Et la dernière possibilité, c'est de couler une pièce blanche et au moment où elle est en train de sécher, avant cuisson donc, je vais dessiner dessus. C'est ça qui est génial avec la céramique, surtout avec le coulage je trouve, c'est qu'en fonction de ce qu'on a envie de faire avec la matière, il y a beaucoup de possibilités. 


Ton talent est devenu ton métier et même ton business. Comment as-tu mis ça en place ? 

Je suis sortie d'études et je me suis dis que je tenais quelque chose qui me plaisait, je m'éclatais dans ce que je faisais. J'ai tout de suite démarré mon activité dans un premier atelier à Paris. Puis j'ai très vite compris qu'on est très sédentaire en céramique avec notre four, notre matière et le fait qu'une pièce mette du temps à se faire. L'espace dans lequel j'allais travailler allait être très important. J’ai donc décidé il y a 4 ans de monter mon propre atelier dans le 11e avec une coéquipière. J'en suis hyper fière et je suis très heureuse d'être dans un endroit aussi central, ça rend le business très pratique. J'ai monté ce projet au début en toute humilité, je me disais que si je vendais quelques pièces, c'était déjà super. Puis finalement ça a pris tout doucement, notamment grâce aux réseaux sociaux. Je pense qu’on a de la chance cette génération d'avoir accès à ces plateformes. J'ai pu me débrouiller toute seule, avec un petit goût pour la photo et l'image. C'est venu un peu tout seul. 


C’est vrai que tu es très créative sur les réseaux sociaux. Pourquoi ça été important pour toi d'avoir aussi un site web et de faire appel à Squarespace ?

Depuis que j'ai commencé je développe mon compte Instagram et ça marche très bien. J'ai toujours voulu garder ce lien très fort avec le client. Je trouve ça tellement chouette de rencontrer la personne et de pouvoir lui montrer l'atelier. Mais après 4 ans d’activité c’était un peu la honte de ne pas avoir de site Internet. J'avais besoin d'un référencement au-delà des réseaux sociaux et d'avoir une page avec mon nom de domaine pour me sentir plus légitime et pouvoir me présenter aux gens. J’ai longtemps procrastiné la création de mon site, j’avais très peur de me plonger là dedans. Finalement, c’est une amie qui m’a conseillé Squarespace et j’ai tout de suite eu un vrai coup de cœur. Parce que contrairement à d'autres plateformes qui proposent des sites tout faits, là ça a vraiment matché avec mon esthétique et la qualité de mes photos. Je ne voulais pas un truc fait de bric et de broc, je voulais quelque chose de qualitatif, de clean. Avec Squarespace c’était une partie de plaisir, je me suis régalée. Tout est mis en place pour que ça soit simple et efficace et surtout les patterns qui sont proposés sont beaux et modernes. C'est venu tout seul, je me suis éclatée.


© Lou Dervieux


Tu as aussi un deuxième site Squarespace où tes céramiques sont associées à des luminaires. Comment est-ce que tu équilibres plusieurs marques et leurs identités ?

Aujourd’hui mon site Lou Dervieux ne me sert pas à vendre, j’en ai pas encore trop besoin pour le moment. Il me sert principalement de page de présentation pour toutes mes publications magazine, mes informations, mes actualités, mon parcours… Un peu comme un portfolio. Pour mon autre marque de luminaires, Haute Température – que j’ai monté il y a quelques années avec une designer qui s’appelle Elsa Pochat – j’utilise Squarespace comme un véritable site de vente. Parce que là on parle de pièces qui sont un peu plus chères, on est autour de 120€ la lampe, donc on trouvait que proposer ça sur Instagram pouvait faire un peu amateur. On voulait créer quelque chose de plus rassurant pour le client et passer par un site comme Squarespace c'était une évidence. 


Pourquoi est-ce que tu recommanderais la plateforme aux jeunes talents qui se lancent aujourd’hui ?

Pour la simplicité d'utilisation, et surtout, pour la qualité et la beauté des templates qui sont proposés. C'est un vrai plus. Tout est très malléable, on peut transformer son site à son idée, c’est hyper personnalisable. En tant que créatrice, quand on a une idée de ce qu'on aime et de ce qu'on veut, c'est hyper important !

Lou Dervieux
Plus d’infos sur son site
Instagram : @loudervieux

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