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5 choses à savoir avant d’aller voir Magritte au Centre Pompidou

undefined undefined 17 octobre 2016 undefined 00h00

undefined undefined 6 décembre 2016 undefined 18h25

Rachel Thomas

Magritte semait le trouble. Il s’attachait à dénoncer que mots et images ne sont qu’illusion. Il déclarait qu’il n’était ni au-dessus, ni en-dessous de la peinture, mais qu’il était ailleurs. De quoi avoir du mal à cerner le personnage. A travers « La Trahison des images » le Centre Pompidou offre une nouvelle interprétation de l’artiste et nous aide à y voir plus clair. Attention, un minimum d’intérêt pour la philosophie est nécessaire à la compréhension de ses oeuvres !

Tout est philosophie

La première partie de l’expo nous fait découvrir une des passions suprêmes de l’artiste : la philosophie. En témoignent aussi les nombreuses lettres qu’il échangeait avec Alphonse de Wealhens et Chaïm Perelman, du début des années 1950. C’est d’ailleurs toute cette dimension philosophique qui est explorée, à travers une centaine de peintures, de dessins, et documents d’archives.

On découvre qu’il est rapidement déçu de l’esthétique abstraite de ses premières toiles, et qu’il s’interroge rapidement sur le monde qui l’entoure, et les objets du quotidien. Son travail le plus illustre « La trahison des images », d’une pipe qui porte l’inscription manuscrite « Ceci n’est pas une pipe », fruit des échanges avec le philosophe Michel Foucault, en est un parfait exemple et se décline en plusieurs versions. En clin d’oeil, l’exposition se termine avec une version moins connue, ironiquement baptisée « Ceci n’est toujours pas une pipe ».

Magritte la lampe philosophique ©Magritte, la Lampe Philosophique 1936

Plusieurs objets reviennent souvent

Rideaux, Ombres, Mots, Flamme, Corps morcelés… Magritte utilise des motifs récurrents. Alors que les philosophes avaient l'habitude de dénoncer la manière dont les peintres représentaient le réel et la vérité dans leurs oeuvres, Magritte lui, utilise un vocabulaire minimaliste et questionne directement ce rapport. 

Magritte la decalcomanie ©Magritte, La décalcomanie, 1966

Magritte était à l'art ce que les poètes surréalistes sont aux mots

Magritte était philosophe, mais c’est avec les poètes surréalistes qu’il menait un combat pour revendiquer la dignité intellectuelle de son art, contre la « bêtise des peintres », comme l’avait fait Marcel Duchamp. Le tableau phare éponyme de l’exposition, répond à la définition de la poésie donnée quelques mois plus tôt par André breton et Paul Eluard : «  la poésie est une pipe ».

©Magritte, Le Blanc Seing, 1965

Magritte utilisait l’art pour résoudre des mystères

Il cherche à faire de son art une expression affinée de la pensée. Les tableaux deviennent des formules mathématiques et chacun d’eux devient la solution à un « problème » : la femme, la chaise, les souliers, la pluie…L’œuvre, qui montre un œuf enfermé dans une cage, est la première de ses peintures à résoudre ce «problème». Les recherches appliquées à ces «problèmes» marquent le tournant «raisonnant» de son œuvre.

©Magritte, le double secret 1927

Magritte était plein d'humour

Fidèle à la réputation Belge, Magritte fait preuve d'humour et d'autodérision. La preuve « Comment peindre un verre d’eau d’une manière qui ne soit ni indifférente ni fantaisiste, mais comme qui dirait avec génie ? J’ai alors pensé que Hegel (un autre génie) aurait été très sensible à cet objet qui a deux fonctions opposées en même temps: rejeter l’eau (s’en protéger) et la garder (la contenir). Il aurait été ravi, je pense, ou amusé (comme on cherche à l’être lorsqu’on est en vacances) et j’ai appellé le tableau Les Vacances de Hegel.»

©Magritte, Les vacances de Hegel, 1958 

21 septembre 2016 - 23 janvier 2017