La formule « L'Art est dans la rue » n’a pas été inventée pour les beaux yeux du Musée d’Orsay. C’est en 1892, sous la plume de l’architecture Franz Jourdain, qu’elle se dessine pour la première fois, avec l’idée sous-jacente que « le peuple s’instruit autant dans la rue que dans la classe ». Une conviction largement partagée par le prestigieux musée qui choisit, pour sa nouvelle saison culturelle, de revisiter l’âge d’or de l’affiche dans le Paris de la fin du XIXe siècle, mais sous un angle novateur, se focalisant sur les mutations qui ont favorisé le développement de cet art, tout aussi visuel que politique.
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230 œuvres d’une grande richesse
Préparée avec le soutien de la Bibliothèque nationale de France (BNF), l’exposition est une première à cette échelle. Jusqu’au 6 juillet, l’ancienne gare d’Orsay nous plonge dans un Paris en pleine révolution sociale, culturelle et politique, et montre habilement comment l’affichage, aussi pluriel soit-il, l'a accompagnée.
À travers un parcours thématique extrêmement bien construit, ce sont 230 œuvres au total – dont 138 affiches sagement conservées à la BnF, ainsi que des peintures, photographies, costumes, sculptures et objets d’art décoratif – qui ont été rassemblées et contextualisées selon leur période de création. Avec, pour certaines, la particularité d’être présentées au public pour la première fois.
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La rue, ce terrain de jeu inépuisable
En prenant la température de l’époque, le Musée d’Orsay n’oublie pas de rendre hommage aux maîtres de l’affiche, véritables célébrités aux compositions colorées hypnotisantes. De Jean-Alexis Rouchon, pionnier dans l'application de la couleur aux images, à Jules Chéret, lithographe largement démarché par les annonceurs, jusqu’aux cabarets vus dans l’œil de Henri de Toulouse-Lautrec, ils sont nombreux à avoir utilisé murs, palissades, kiosques, colonnes Morris et transports en commun comme espaces de représentation de soi, de revendication sociale ou d’expression politique.
Sur l'ensemble des sujets explorés, on apprécie particulièrement l'hommage au monde du spectacle, bel écho au 135e anniversaire du Moulin Rouge, de l’altérité, qui déconstruit l’apparente légèreté de l’illustration sous couvert de racisme, et de l’affichage politique, dans un contexte marqué par la montée des extrêmes, à l’aube du XXe siècle. De toute part, une exposition extrêmement originale et pertinente, accompagnée jusqu'à la fin de la saison par un lot d'animations culturelles, entre spectacles, performances et concerts, à consulter ici.
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L’art est dans la rue
Musée d’Orsay
Esplanade Valéry-Giscard-d’Estaing – 7e
Jusqu’au 6 juillet
Du mardi au vendredi, de 9h30 à 18h
Le samedi, de 9h30 à 21h45
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