Tout sur les bijoux de scène de la Comédie-Française à L'École des Arts Joailliers

undefined 1 juillet 2024 undefined 14h00

Auriane Camus

L’heure a enfin sonné ! Après des mois d’attente, l’ouverture tant espérée du nouveau campus de L'École des Arts Joailliers a enfin sonné. Douze ans après l’inauguration de sa première adresse rue Danielle Casanova, l’institution parisienne nous ouvre enfin les portes de sa nouvelle école sur les Grands Boulevards en rendant hommage à ses voisins ô combien célèbres du paysage parisien : les théâtres. Jusqu’au 1er septembre, les Bijoux de scène de la Comédie-Française nous dévoilent tous leurs secrets dans une expo des plus resplendissantes.


Des bijoux de scène de plus de 200 ans

Faire une belle pièce de théâtre, c’est tout un art : il faut une scène, un décor, de la musique parfois, des comédiens bien évidemment, des costumes, mais aussi tout un tas d’accessoires pour apporter de la richesse à la scène. Diadèmes, peignes, colliers, broches, plastrons… Les bijoux ont une importance bien plus prédominante que celle qu’on veut bien leur accorder. C’est pour cette raison que la Comédie-Française conserve tous ses bijoux de scène depuis la fin du XVIIIe siècle.


Exposition Bijoux de scène de la Comédie-Française, diadème de Rachel dans Phèdre aux pierres de couleur, 1843 © L’École des Arts Joailliers – Benjamin Chelly

Dans la toute nouvelle salle d’exposition de l’hôtel de Mercy-Argenteau, plus de 120 pièces de joaillerie, accessoires et œuvres d’art ainsi que des documents d’archives sont rassemblés afin de faire connaître au visiteur toute l’histoire de ces bijoux. Méconnues du grand public pour la plupart, ces pièces ont pourtant été portées par de très grand·es comédien·nes, comme Sarah Bernhardt, muse d’Alfons Mucha, Rachel, Talma ou encore Mounet-Sully.


Une exposition en deux actes

En guise de préambule, une vidéo diffuse un extrait d’une célèbre pièce de Georges Feydeau, Un fil à la patte, où une bague est l’objet d’un quiproquo… belle entrée en matière pour la suite du programme. Tapi·es dans l’obscurité comme dans les coulisses d’un théâtre, on s’enfonce ensuite dans la première partie de l’exposition où des tableaux, miniatures, estampes, manuscrits et factures évoquent les premières traces de bijoux de scène. On découvre avec admiration une broche en or et émeraudes à l’effigie des masques de comédie, propriété de Sarah Bernhardt, ou encore une magnifique couronne de lauriers en métal doré, offerte par Napoléon lui-même à François-Joseph Talma pour son interprétation de Néron dans Britannicus.


Exposition Bijoux de scène de la Comédie-Française © L’École des Arts Joailliers – Benjamin Chelly

Notre entrée dans le vif du sujet se fait une fois le rideau de velours noir franchi, comme une entrée sur scène. Les comédien·nes, dont les silhouettes sont projetées au mur, nous font désormais face, à l’image de l’immense Rachel, héroïne de cette seconde partie. Tragédienne entrée à la Comédie-Française en 1838, Rachel raffolait des bijoux, qu’elle collectionnait et exhibait à chacune de ses représentations. De son poignard serti de strass et de pierres de couleur à son diadème aux étoiles "tremblantes" montées sur ressorts ou sa parure de verre bleu et cristal, chaque pièce nous éblouit par sa délicatesse. Le clou du spectacle : les impressionnants costumes empruntés au Centre national du costume et de la scène, comme la tunique qui habillait Mounet-Sully dans Athalie de Racine et son pectoral en cabochons de verre absolument splendide.


De la haute joaillerie pour des pièces d’imitation

Si toutes ces pièces risquent bien de vous émerveiller par leur très grande finesse, la plupart sont pourtant conçues à partir de faux matériaux, en substitution des matières nobles utilisées habituellement en joaillerie. Les perles d'imitation en verre remplacent ainsi les vraies, les camées sont réalisés en coquille au lieu de pierres fines. Un moyen de créer des pièces au visuel exceptionnel, avec peu de moyens financiers.

Les analyses menées par les spécialistes de L’École des Arts Joailliers ont néanmoins mis en avant des savoir-faire de fabrication similaires à ceux de la haute joaillerie, démontrant bien le caractère précieux de chacune de ces pièces. Un travail de restauration sur plusieurs années a ainsi été mis en œuvre par les équipes de L’École afin de restituer la grande qualité de chacun de ces bijoux.


Exposition Bijoux de scène de la Comédie-Française, diadème de Rachel dans Phèdre aux perles et camées, 1843 © L’École des Arts Joailliers – Benjamin Chelly

Vous voulez en savoir encore plus ? Une seule solution : découvrir l'exposition de vos propres yeux à l’Hôtel Mercy-Argenteau. Dépêchez-vous, elle ne dure que jusqu’au 1er septembre !


Bijoux de scène de la Comédie-Française

L'École des Arts Joailliers - Grands Boulevards
16 bis, bd Montmartre – 9e
Du mardi au dimanche de 11h à 19h
Nocturne jusqu’à 21h le jeudi
Entrée gratuite sur réservation
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