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Expo : Van Dongen et le Bateau-Lavoir au Musée de Montmartre

undefined undefined 5 février 2018 undefined 12h52

undefined undefined 24 septembre 2018 undefined 18h04

Olivia

Nombreux furent les artistes qui siégèrent au Bateau-Lavoir, véritable berceau de l’art moderne, popularisé par Picasso qui y peignit Les Demoiselles d’Avignon en 1907. Parmi eux, le peintre néerlendais Kees van Dongen dont le passage, aussi bref fût-il (deux ans à peine), fut décisif dans sa carrière et son art. Pour cette nouvelle exposition, le Musée de Montmartre s’attache à mettre en lumière l’impact décisif du passage de l’artiste au Bateau-Lavoir à travers une série d’œuvres emblématiques. Superbe !

Picasso, Derain, Vlaminck, Van Rees, Matisse, Apollinaire, Max Jacob et bien d’autres font partie des grands noms ayant puisé leur inspiration au sein du Bateau-Lavoir situé place Emile Goudeau. Attiré par le Montmartre bohème et révolutionnaire de l’époque, le jeune peintre Kees van Dongen n’y échappa pas et y résida de la fin de l’année 1905 jusqu’au début 1907.

lutteuses©Kees Van Dongen, Les lutteuses du tabarin


A travers un parcours chronologique, le musée de Montmartre s’attache à nous présenter l’évolution du peintre, avant même son séjour au Bateau-Lavoir. Van Dongen a 20 ans la première fois qu’il vient à Paris, nous sommes en 1897. Vestige de sa période d’illustrateur à ses débuts, le public est ainsi invité à découvrir une sélection de dessins autour, notamment, du thème Petite histoire pour petits et grands enfants paru dans l’Assiette au Beurre en octobre 1901.

C’est entre 1903 et 1904 qu’un véritable tournant s’opère : le dessinateur se mue en peintre contemporain et réalise entre autres une série de tableaux représentant des vues de Montmartre, le Moulin Rouge, le Sacré-Cœur… A partir de 1905, époque où il entre au Bateau-Lavoir, Van Dongen va modifier sa manière de peindre en utilisant la technique néo-impressionniste héritée de Paul Signac, nous explique-t-on.

Kees Van Dongen-Moulin rouge ou Le Promenoir, Coll Plaussu, courtesy Galerie de la Présidence

Il s’intéresse alors principalement à la vie nocturne de Montmartre et peint danseurs, acrobates rencontrés au cirque et au music-hall, ou demi-mondaines notamment celles des Folies Bergère. Vers 1907, c’est au tour des femmes d’être représentées – on découvre entre autre Les Lutteuses de Tabarin, œuvre par laquelle Van Dongen ne manquera pas de revendiquer « sa part dans l’invention de l’art moderne, en seconde ligne au même titre que Derain, Vlaminck ou Braque », explique Jean-Michel Bouhours dans son étude intitulée Dialogue raisonné entre Picasso et Van Dongen publié dans le catalogue de l’exposition.

Kees Van Dongen, Fernande Olivier, 1905, huile sur toile, collection particulière

En 1912, Van Dongen quitte Montmartre pour Montparnasse et y loue un atelier qui accueillera un peu plus tard le mouvement Dada et le surréalisme. Au cours de fêtes mondaines, il rencontre la “haute société“, les écrivains, et reçoit à partir de 1919 des demandes de portraits du grand monde, qui excellent par leur modernité, leur stylisme, et font parfois preuve d’une certaine veine provocatrice !

Véritable introspection au cœur du travail de ce peintre talentueux, cette exposition nous plonge également au cœur de l’histoire de Montmartre.

A ne pas manquer !


Exposition Van Dongen et le Bateau-Lavoir
Musée de Montmartre Jardins Renoir
12, rue Cortot - 18e
Ouvert tous les jours
10h à 18h de février à mars
10h à 19h d’avril à septembre
Du 16 février au 26 août