Dans l’imaginaire collectif, le Chat Noir demeure un lieu de rencontre, d’innovation et d’improvisation sans égal à Paris. Ouvert en 1881, ce cabaret littéraire et artistique abrite les artiste de Montmartre et d’ailleurs en leur laissant un espace d’expression dans une atmosphère bouillonnante, caractéristique de l’époque. Et si l'enseigne ferme précocement en 1896, soit quinze courtes années plus tard, son esprit de liberté, lui, traverse les âges : il imprègne la revue historique du Chat Noir, réimprimée à partir de 2018, et la troisième édition de l'EXPO des 150, à visiter jusqu’au 30 mars.
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À la fois expo et scène ouverte
« Je m’imaginais voir une exposition », confie-t-on à la commissaire, RosLucie, le jour du vernissage. Laquelle s’en réjouit : « C’est exactement cet effet de surprise que l’on voulait produire ». Surprise, puisqu’effectivement, en plus de ne soupçonner ni l’immensité du parcours, disposé sur deux étages et quelques 3 000 m², ni la quantité d’œuvres rassemblées, le cabaret du Chat Noir a misé sur une forme inédite pour célébrer le street art à sa manière.
Dissimulée dans un ancien central téléphonique brutaliste du 9e, l’EXPO des 150 rassemble un grand nombre d'artistes contemporains – certain·es invité·es, d'autres ayant candidaté – pour exposer, vendre, mais également produire sur place. Lors de notre visite, par exemple, l'artiste plasticien Léo Dieleman termine devant nos yeux intrigués son nouveau tondo avant de peindre sur une large planche en bois, toile improvisée qu'il partage depuis la veille avec d'autres collègues. Pour de jeunes artistes comme lui, c'est une occasion « fabuleuse » mêlant « galerie, atelier et lieu de rencontre » avec le public, explique-t-il, enthousiaste, avant de se remettre au boulot.
© Flora Gendrault - Le Bonbon
Des œuvres protéiformes
L'entrée, libre et gratuite, laisse place à une vaste déambulation sans presque aucune indication, thématique ou temporalité. Un choix de curation qui peut perturber, pourtant, l'essentiel, c'est de se laisser suspendre : il n'existe pas de fil rouge, si ce n'est le street art. Et encore ! Si 80% des œuvres suivent cette direction, des photographies et une composition impressionnante de livres en tissu sont à découvrir à mi-chemin du parcours.
Pour le reste, ce sont une multitude d'artistes identifiables par leur nom de scène ou leur compte Instagram qui s'offrent au regard. Fresques, graffiti, peinture au pochoir, collage, trompe-l'œil mural, tricot urbain, flacking, mosaïque : une quantité innombrables d'œuvres sont à scruter, dont la couleur et la technique sont magnifiées par la lumière naturelle de l'entrepôt. Pour la troisième édition de son exposition, le cabaret du Chat Noir a en effet parfaitement choisi sa résidence, dont la superficie impressionnante permet d'abriter un bar, une scène musicale et des DJ sets. De quoi prolonger les festivités jusqu'au 30 mars. Un seul regret : deux semaines, c'est trop court !
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L’expo des 150 - Cabaret du Chat Noir
17, rue du Faubourg-Poissonnière – 9e
Tous les jours, de 10h à 21h
Jusqu’au 30 mars 2025
Gratuit
Plus d’infos et réservation (obligatoire)