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Le musée Zadkine organise une exposition en hommage à la sculptrice Chana Orloff

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Flora Gendrault

Chana Orloff (1888-1968) a occupé un atelier rue d’Assas au début de sa carrière. Le musée Zadkine, situé à deux pas, dans le 6e, se propose aujourd’hui de revisiter le travail d’une artiste ô combien influente au XXe siècle. Il s'agit de la première exposition parisienne monographique lui étant dédiée depuis 1971, et elle résonne particulièrement bien avec le lieu, puisque le travail d’Orloff rentre ponctuellement en dialogue avec celui de Zadkine, le maître des lieux. La saison qui consacre à nouveau l’artiste dans la capitale peut commencer, et on l’a attendue longtemps. 


Figure emblématique de l’École de Paris 

À travers une centaine d’œuvres, les visiteur·ses sont invité·es à (re)découvrir les créations d’une artiste emblématique de l’École de Paris. Ses thèmes de prédilection, qui ont contribué à la faire rayonner à l’international, et notamment en France et en Israël, sont la représentation du corps féminin et de la maternité, dont elle propose une vision particulièrement sensible et actuelle. 


© musée Zadkine / Paris Musées / Nicolas Borel

Un volet de l'exposition est consacré au bestiaire sculpté de Chana Orloff, profondément nourri par la symbolique et la culture juives. L’exposition est conçue en partenariat avec les Ateliers-musée Chana Orloff et bénéficie du soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah


« Faire l’époque » à travers les guerres 

Rien ne prédestinait Chana Orloff, née en Ukraine, à devenir l’une des sculptrices les plus renommées de l’École de Paris. Élevée dans une famille juive émigrée en Palestine, la jeune femme arrive à Paris en 1910, et au lieu d’acquérir un diplôme dans la couture, se passionne pour la sculpture. Elle se forge peu à peu un style inimitable, au contact des artistes de Montparnasse (parmi lesquels Modigliani ou Soutine).


© musée Zadkine / Paris Musées / Nicolas Borel

L’entre-deux-guerres lui est très profitable : en 1926, elle obtient la nationalité française après avoir reçu la Légion d’honneur l’année précédente. Puis vient la Seconde Guerre mondiale, particulièrement brutale en raison de ses origines juives. Orloff échappe de peu à la rafle du Vél d’hiv', fuit en Suisse, et retrouvera son atelier saccagé en 1945. Elle passera la fin de sa vie entre la France et Israël, avec la même rage de créer et de « faire l’époque », un de ses objectifs premiers, ambitieux mais largement atteint. 


Chana Orloff. Sculpter l’époque 
Musée Zadkine 
Du 15 novembre au 31 mars 2024
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