Historiquement, Fernand Léger et les Nouveaux réalistes ne se sont jamais côtoyés. Artistiquement, pourtant, un lien indéniable existe entre les œuvres du cubiste et celles du mouvement de Niki de Saint-Phalle, Martial Raysse ou Yves Klein. C’est de ce constat que part le Musée du Luxembourg, pour nous offrir une exposition grandiose et colorée, mêlant toutes ces créations dans un dialogue fascinant.
Une conversation à travers le temps
Du jaune, du vert, du rouge, du bleu (Klein, bien entendu), à peine rentrés dans l’exposition, c’est un véritable feu d’artifice de couleur qui nous attend. De salle en salle, le musée nous invite à découvrir l'œuvre aussi diverse que pop de Fernand Léger, et son impact indéniable sur des artistes aussi célèbres que Roy Lichtenstein, Daniel Spoerri ou Christo et Jean-Claude. Chacune des créations du premier est exposée à côté de l’une des seconds, dans des parallélismes extrêmement troublants, montrant les liens que l’art tisse entre les générations. Des ressemblances parfois si évidentes qu'il est difficile de croire que toutes les œuvres ne sont pas le fruit d'un seul et même artiste.
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Des œuvres exceptionnelles
À travers des thématiques aussi diverses que les éléments, les objets, la représentation de la vie ou le Beau, l’exposition nous invite à découvrir des pièces monumentales, devant lesquelles on ne peut s’empêcher de s’arrêter. Parmi nos grands coups de cœur, la statue gigantesque de Miles Davies imaginée par Niki de Saint Phalle, la Vénus bleue d’Yves Klein, ou encore (et surtout) Le Cycliste, de Karel Appel, qui met des paillettes dans les yeux et donne le sourire aux lèvres. Des toiles et des statues qui interrogent nos perceptions, notre rapport à l’histoire et à la vie de manière plus générale.
Karel Appel, Le Cycliste, 1969, Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain, Nice © Ville de Nice / Muriel Anssens © Karel Appel Foundation / © Adagp, Paris, 2025
Apologie de la couleur
Dans cette exposition que l’on regrette presque trop courte, on (re)découvre des œuvres franches, osées et fraîches, qui s’affranchissent des codes et des techniques. À travers des citations et des procédés propres à chaque artistes exposé, c'est une toute nouvelle vision de l'art et de la création qui s'offre à nous. Des productions que l’on prend plaisir à contempler encore et encore, et qui nous offrent une véritable ode à la couleur. Un cadeau assez logique finalement, quand on sait que l’un des adages de création de Fernand Léger était : « Faisons entrer la couleur, nécessité vitale comme l’eau et le feu. »
Fernand Léger, Les Quatre cyclistes, 1943-1948, Musée national Fernand Léger, Biot © GrandPalaisRmn / Gérard Blot © Adagp, Paris, 2025
Tous Léger !
Musée du Luxembourg
19, rue de Vaugirard – 6e
Jusqu’au 20 juillet 2025
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